Son CV et son parcours laisseraient pantois plus d’un! Après un Bac S option SVT et une année en convention CEP Science Po Paris, elle rejoint la Marine nationale et Aéronautique Navale française où elle est engagée volontaire Opératrice Navigatrice et brevetée «équipage » au Centre d’Instruction Navale de Toulon.
En 2011, elle entre à l’Escadrille 50S de Lanvéoc Poulmic près de Brest en qualité d’Elève Officier Pilote de l’Aéronautique Navale (EOPAN), pour un Cursus officier de Marine à l’Ecole Navale, avant de rejoindre en 2013 l’Armée de Terre. Elle devient alors officier de Saint Cyr puis rejoint l’école interarmées de Dax où elle en sort pilote d’hélicoptère militaire sur EC120 Airbus.
Elle entame ensuite une formation à l’aérocombat, à l’issue de laquelle elle est brevetée combat de jour et de nuit. Elle en sort major de promotion!
« Je suis la première femme marocaine brevetée combat sur hélicoptère militaire de l’armée française mais aussi de l’Europe », déclare-t-elle, non sans fierté, à la MAP. Mais pour elle, cela n'est qu'un "détail".
Plus tard, elle quitte l’Armée française et rejoint la vie civile où elle s’inscrit, en 2018, à l’Ecole Supérieur des Métiers de l’Aéronautique afin d’obtenir son diplôme de technicien supérieur dans l’Aérien spécialité Trafic et Opération. Elle rejoint par la suite l’Ecole nationale de l’Aviation civile en qualité de theoretical knowledge instructor (TKI).
« Je suis experte dans différents certificats. J’ai formé les pilotes Cadets Air France, Royal Air Maroc, Air China, Air Macao, South Africa Civil Aviation. J’étais également référente Safety et formée à la psycho-pédagogie », dira-t-elle toute en assurance.
Le 6 Janvier 2020, elle rejoint Flight Safety International et Dassaut Aviation au sein du Falcon Training Center au Bourget, en qualité d’instructrice polyvalente sur le DASSAUT Falcon 7x/8x, avant d’être envoyée fin janvier aux Etats Unis à Newark afin de passer son examen d’instructrice sénior FAA, approuvé par l’état fédéral américain.
Membre des anciens combattants, malgré son jeune âge, Ilham Guechati est décorée de la médaille de la croix du combattant et possède le Titre de Reconnaissance de la Nation avec la médaille.
Cette passion pour l’aérien, Ilham souhaite la partager avec ses concitoyens au Maroc, plus précisément dans la région de l’Oriental, cette région «un peu oubliée », et qu’elle aime appeler « Région Lumière ».
«Passionnée par le monde de l’Aérien, je souhaiterai mettre en place des projets articulés autour de ce domaine et qui s’inscriraient dans le « Green Challenge », a-t-elle indiqué, affirmant qu’il ne se passe pas une journée sans qu’elle soit sollicitée par des personnes de diverses catégories sociales, voulant devenir ingénieur, pilote, hôtesses/Stewart, mécanicien et encore tant d’autres spécialités. « Ces jeunes sont contraints à devoir choisir entre quitter leur région ou abandonner leur rêve », regrette-t-elle.
Cet amour pour l’Oriental, une région qui lui est chère au cœur, a été savamment entretenu par ses parents au fil des voyages réalisés chaque année au Maroc. «Cette région … je ne l’oublie pas. Et j’ai toujours su que je ferai quelque chose pour elle. La transformer avec respect et patience, comme elle a su me transformer, et comme elle le fait encore aujourd’hui. C’est pourquoi je décide de me tourner enfin vers elle, dans la mesure où je suis prête à lui donner le meilleur de moi-même », promet-elle.
« Tous mes projets pour l’Oriental, sont tournés vers la Jeunesse et leur Education. Je souhaiterai qu’ils puissent vivre leur rêve et les réaliser, dans la « Région de Lumière », près de leur famille et sur leur terre natale afin de faire prospérer le Royaume ».
Sur le choix de cette région pour développer ses projets dans l’aérien, Ilham dira que l’Oriental est la région parfaite à ses yeux. « Elle regroupe tout ce dont on a besoin pour s’épanouir et proposer une formation au pilotage humainement et techniquement extraordinaire. Nous avons la montagne, les plaines, la mer et le soleil … Le soleil qui ne demande qu’à briller et réchauffer les terres. Ce qui me donne l’envie d’utiliser cette énergie afin de soulager notre belle Planète des difficultés qu’elle vit chaque jour par le rythme effréné de l’Homme ! ».
En somme, elle souhaiterait fonder un Institut de Recherche Innovant centré sur l’énergie électrique et une école de pilotage composée d’avions électriques. « Je souhaiterai que les consciences évoluent. Nous sommes tous responsables des uns, comme des autres. Responsables de notre planète et de l’univers dans lequel elle évolue », affirme-t-elle.
Mais les projets d’Ilham Guechati ne s’arrêtent pas là. La jeune Marocaine travaille à un projet d’une "Ligne Aéropostale", qu’elle souhaite inscrire à l’UNESCO.
«Le projet avec l’Unesco que je chéris, est le plus audacieux qui m’ait été donné à penser. (…) Le Maroc est le berceau de l’Aéropostale ! Cette ligne est si magnifique et époustouflante lorsque l’on réalise que, grâce à elle, les Hommes ont pu se relier, et construire ainsi la Paix dans le cœur et l’esprit des Hommes. Cette ligne a donné des ailes à l’audace et au courage d’Hommes passionnés et amoureux de la Vie ! C’est pourquoi, nous souhaitons reproduire, 100 ans après, la route aérienne Toulouse-Casablanca et inaugurer ainsi la première ligne transcontinentale en avion électrique. Nous voudrions aller à la rencontre des habitants durant chacune de nos escales en soutenant des actions centrées sur l’Education et la Paix ! Nous voulons être le plus proche des personnes qui le voudront bien et partager ainsi des moments de vie privilégiés et authentiques », explique Ilham Ghechati. « A l’issue de cette aventure, nous voudrions inscrire la Route à l’UNESCO », assure-t-elle.
Rencontrée lors de la réunion d’écoute, récemment à Paris, avec Chakib Benmoussa venu recueillir la vision de la diaspora marocaine sur le nouveau modèle de développement, Ilham Guechati affirme que « le nouveau modèle de développement est à l’image de la bonté de notre Roi SM Mohammed VI, qui souhaite le meilleur pour son Royaume mais aussi pour son peuple tout entier où qu’il se trouve ! ».
« Ma vision est simple. Je pense qu’il est bien plus sain et équilibré d’avancer tous ensemble dans un objectif commun, que seul. Ce modèle est inclusif, audacieux et courageux. Et je suis sincèrement heureuse de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice! », assure-t-elle.
Sur son appréciation du débat actuel en France sur la place de l'Islam et de l'immigration, Ilham confie qu’elle se sent « toujours très triste et lasse de voir l’ampleur que prennent certains débats dans notre société». « Je pense qu’il est crucial de mettre nos énergies au service du respect des uns et des autres et de notre planète. Il y a de la place pour chacun d’entre nous sur Terre et il est aisé de travailler collectivement à la construction de la Paix !".
"Laissez-moi vous dire que je rêve d’imposer la Paix comme on sait imposer la guerre … ». lance-t-elle pleine d'espoir.