Selon le ministre tunisien des Finances, Nizar Yaïch, qui s'exprimait sur les ondes de la radio privée "Express FM", "cette enveloppe sera débloquée dans deux ou trois semaines".
Pour sa part, le représentant du FMI à Tunis, Jérôme Vacher, a confirmé avoir reçu une demande des autorités tunisiennes "pour accéder à l'instrument de financement rapide du FMI pour parer à l'impact du Covid-19 sur l'économie tunisienne".
Le quota maximum auquel pourrait prétendre la Tunisie dans le cadre de ce mécanisme d'urgence est d'environ 375 millions de dollars en une tranche.
Certaines facilités du FMI ont été "élargies" pour permettre à des pays de "faire face aux besoins urgents et immédiats de balance des paiements engendrés par la pandémie", a ajouté M. Vacher. Il a évoqué un déboursement possible "dans quelques semaines", après examen par le conseil d'administration du FMI.
Un plan d'aide signé en 2016 prévoyait le versement par le FMI de 2,9 milliards de dollars de prêt sur quatre ans à la Tunisie, au fur et à mesure que huit revues constataient la mise en oeuvre de réformes exigées en contrepartie.
Mais le pays, confronté à une forte instabilité politique, n'a achevé que cinq revues à ce jour et seulement 1,6 milliard de dollars ont été débloqués.
Par ailleurs, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a fait savoir, lundi, lors d'une téléconférence avec le G20, que le bailleur de fonds mondial "intensifie le financement d'urgence" alors que près de 80 pays sur 189 pays membres ont sollicité son assistance financière.
Le Fonds prévoit, par le biais de ses mécanismes de financement d'urgence à décaissement rapide, de mettre environ 50 milliards de dollars à disposition des pays à faible revenu et des pays émergents pour répondre à leurs éventuels besoins.
Sur cette somme, 10 milliards de dollars seront disponibles à taux zéro pour les pays membres les plus pauvres, au moyen de la facilité de crédit rapide, a-t-on indiqué sur le site du FMI.
"Beaucoup de pays membres sont en danger, notamment les pays disposant de systèmes sanitaires fragiles ou de marges de manœuvre restreintes, les exportateurs de produits de base exposés aux chocs sur les termes de l'échange, et d'autres pays étant particulièrement vulnérables aux effets de contagion", a-t-on encore expliqué.
Selon le dernier bilan actualisé, la Tunisie a enregistré 94 cas officiellement confirmés de coronavirus et de trois décès.
Les autorités ont durci leur plan de lutte d'autant plus que 4 foyers de contagion ont été identifiés, dans les régions de Djerba au sud du pays, ainsi que de l'Ariana, de Soukra et de la Marsa relevant du Grand Tunis.
Un couvre feu nocturne a été mis en vigueur en plus du confinement sanitaire général, instauré depuis le 22 mars dernier jusqu'au 4 avril.