Conscients que les billets de banque sont une des voies de transmissions du coronavirus, les Ghanéens préfèrent payer leurs factures en envoyant l’argent via le Mobile Money.
Avec plus de 14,7 millions de comptes d'argent mobile actifs au Ghana en février dernier et une valeur totale des transactions de 30,1 milliards cedis (plus de 6 millions de dollars), ce moyen de paiement a le vent en poupe surtout après la confirmation des premiers cas du virus dans le pays.
Dans l’objectif de contenir l'impact de la pandémie COVID-19 sur l'économie ghanéenne et promouvoir l'utilisation des services de paiement électronique, le Ghana Interbank Payment and Settlement Systems Limited (GhIPSS) a supprimé les frais sur tous les services de paiement électronique utilisés par les prestataires de services financiers.
Cette dérogation, entrée en vigueur lundi dernier, s'applique à tout montant ou volume de transaction, a fait savoir le GhIPSS, appelant toutes les banques partenaires, les Fintechs et les fournisseurs de services d'argent mobile à mettre ces services à la disposition des clients sur leurs différentes plateformes de paiement numériques et mobiles (application mobile, services bancaires par Internet, USSD, etc.)
De son côté, la Banque du Ghana (BoG) a annoncé la suppression des frais pour tous les virements électroniques ne dépassant pas les 100 cedis (moins de 20 dollars) et l’augmentation de la limite quotidienne de l'argent mobile.
Cette mesure concerne l'envoi à un destinataire sur le même réseau ou un autre réseau via la plate-forme d'interopérabilité, précise la BoG.
Dans le même cadre, des entreprises de services publics ont également invité les clients à utiliser leurs applications mobile pour payer les factures.
C’est le cas de la compagnie électrique nationale, ECG, qui a lancé une application sur Google play store permettant de payer la facture d’électricité sans être obligé de se déplacer vers un bureau de paiement.
Et pour mettre en œuvre sa politique d'une société sans monnaie fiduciaire à travers une vaste réforme des transactions financières par l’intégration de la FinTech, le gouvernement du Ghana a lancé, mercredi, un système de paiement par QR code universel.
"Le code QR universel permettra à tous les commerçants, prestataires de services et institutions de recevoir instantanément des paiements provenant de comptes bancaires, de comptes ezwich, de portefeuilles d'argent mobile ou de visas émis à l'étranger ou de cartes MasterCard", a fait savoir le vice-président Mahamudu Bawumia lors du lancement de ce système.
Le Ghana devient, ainsi, le premier pays d'Afrique et le troisième au monde après Singapour et l'Inde à lancer un QR Code universel, a fait savoir M. Bawumia.
Le Ghana avait lancé la seconde phase de l’interopérabilité dans le Mobile Money, portant sur l’interconnexion des portefeuilles mobiles des opérateurs télécoms à E-zwich, le système de commutation et de paiement par carte à puce du Ghana, géré par le GhIPSS.
Avec l’interopérabilité, les abonnés Mobile Money et les détenteurs de cartes E-zwich peuvent désormais transférer de l'argent d’une de ces plateformes de paiement vers l’autre sans obstacle.
La première phase de l’interopérabilité du Mobile Money avait porté sur l’interconnexion des comptes mobiles au Ghana National Switch (système gh-link), le système de commutation et de traitement interbancaire de GhIPSS, qui interconnecte les établissements financiers et les systèmes des prestataires de services de paiement tiers.
Avec la deuxième phase de l’interopérabilité du Mobile Money, le Ghana complète le triangle d’inclusion financière qui relie désormais les comptes bancaires, les portefeuilles mobiles et les cartes E-zwich.
Le Ghana, qui a investi sérieusement dans la numérisation au fil des années, sert aujourd’hui d'exemple au regard des fruits qu’il tire du numérique et rapproche davantage ce pays de l’Afrique de l’ouest de son ambition d’être une société "cashless".