Dans une analyse sous le titre "Covid-19; un modèle marocain?", le média français souligne que les autorités marocaines se sont montrées particulièrement réactives face à l’épidémie, notamment à travers la décision de fermer les écoles et les universités le 16 mars et l’établissement du confinement 4 jours plus tard.
A partir du 23 mars, le Royaume s’est fait livrer du matériel médical en provenance de la Chine pendant que les usines marocaines parviennent à produire deux millions de masques sanitaires par jour, ajoute le média, qui traite de l’actualité des pays européens, souvent sur un mode comparatif.
Le port du masque est devenu obligatoire depuis le 7 avril pour toute personne autorisée à se déplacer et les industriels nationaux approvisionnent en masques les commerces de proximité à prix encadrés, au moment où une “campagne massive de test va débuter dans quelques jours, notamment grâce à la récente livraison de 200.000 testeurs en provenance de Corée, souligne le média électronique.
“Mais ce qui fait avant tout la singularité – voire l’exemplarité – marocaine au Maghreb et dans toute l’Afrique, c’est l’ampleur des mesures de soutien mises en places pour limiter les conséquences économiques et sociales du Covid 19”, relève l'auteur de cette analyse, Daniel Vigneron, Co-fondateur et directeur de la publication de MyEurop.
Cet ancien rédacteur en chef du journal français La Tribune, fait observer, dans ce contexte, que par décision de SM le Roi Mohammed VI, dont le “volontarisme en la matière a été unanimement souligné”, un fonds spécial Covid 19 a été institué à la mi-mars. Alimenté par des dons de toutes les institutions publiques du pays ainsi que par les grandes entreprises privées, il a été déjà réuni, en ce début d’avril, 33 milliards de dirhams soit plus de 3 milliards d’euros, l’équivalent de 3% du PIB.
Ces sommes vont servir, à l’instar de ce qui se passe dans la plupart des pays européens, à financer la suspension des charges sociales pesant sur les entreprises et à accorder à celles-ci des lignes de crédits bancaires supplémentaires garantis par l’Etat, explique l'auteur de l'analyse.
“Mais le Maroc va beaucoup plus loin”: d’une part, les échéances de crédits bancaires aux particuliers dues jusqu’à la fin du mois de juin sont reportées sous formes d’allongement des durées de prêts, et d’autre part et surtout, tous les Marocains affiliés à la sécurité sociale vont percevoir, jusqu’à la fin juin, 2000 dirhams par mois équivalent à 75% du salaire minimum.
Enfin, et c’est "la grande originalité du plan par rapport à ce qui se fait ailleurs en Afrique", le secteur informel n’est pas oublié puisque, par simple identification par SMS, les petits entrepreneurs affiliés ou non-affiliés au système d’assistance médicale vont pouvoir bénéficier d’une aide mensuelle de subsistance d’au moins 800 dirhams (76 €), souligne-t-il.
“Les prochaines semaines diront si le volontarisme sanitaire marocain a permis de préserver ce pays mieux que ces voisins africains”, estime l'auteur de l'analyse. Mais ce qui paraît d’ores et déjà “évident”, c’est que le Royaume, “du fait de l’ampleur de son plan de soutien, a toutes les chances de sortir de cette crise totalement inédite dans un état économique et social infiniment moins dégradé qu’ailleurs”, affirme-t-il.