Frustré et choqué par l’insouciance des gens face aux directives préventives dictées en ces temps de pandémie, Waithaka se réveille tous les matins pour sillonner à bord de son vélo les divers bidonvilles et marchés traditionnels de Nairobi, pour appeler haut et fort les gens à se laver les mains.
“En dépit des appels récurrents des autorités sanitaires à la nécessité du lavage des mains, les gens choisissent d’ignorer, par simple excès de zèle, ces directives”, s’est insurgé ce père de cinq enfants, dans des déclarations relayés par les médias kényans.
Waithaka a précisé avoir pris cette initiative après une visite au marché de Muthurwa à Nairobi, où il a été témoin de l’insouciance du public vis-à-vis de cet ennemi invisible qui continue de faire des ravages partout dans le monde.
“Je regardais les gens se comporter comme si rien n’était. Il ignorent ou font semblant d’ignorer le danger qui les guette et qui menace leurs familles. Je me suis senti tellement déçu et j’ai alors décidé d’user de mes propres moyens pour les inciter au moins à se laver les mains”, a-t-il confié.
Waithaka a déclaré que le lendemain matin, il a monté un jerrycan de 20 litres sur son vélo avant de se diriger au marché en question.
“J’ai été surpris qu’en quelques minutes après avoir crié et appelé les gens à venir se laver les mais, des foules se soient rassemblées derrière mon vélo”, s’est-il réjoui.
Selon Waithaka, c’était une indication claire que les gens devaient être souvent rappelés à l’ordre et même parfois forcés de se conformer aux directives.
“C’est une indication aussi que les autorités se doivent d’aller vers la population et de répondre à leurs besoins urgents en ces temps de crise”, sachant que la plupart de ces gens vivent dans des bidonvilles et des quartiers pauvres et défavorisés qui manquent de tout.
“Environ six jerricans par jour sont vidés, tellement les gens viennent en grand nombre pour se laver les mains avec du savon”, a affirmé Waithaka qui assure veiller toujours à ce que les gens s’alignent et maintiennent la distance sociale préventive afin d’éviter toute infection possible.
“Depuis la fermeture des écoles, je suis sans travail. Être inactif ne m’a pas aidé, mais maintenant je suis heureux qu’au moins je participe à ce processus de sauvetage de vies”, a déclaré ce pauvre homme de 54 ans, qui transportait des enfants de et vers les écoles sur son vélo avant que la pandémie ne soit déclarée dans le pays.
Le Kenya qui compte à ce jour 197 cas confirmés de Covid-19, avec 8 décès et 25 guérisons, a pris des mesures proactives depuis la déclaration du 1er cas confirmé du Coronavirus, le 13 mars dernier, dont la fermeture des écoles et des universités, la suspension des vols aériens, un couvre feu de 19h00 à 05h00 et l’arrêt des déplacements et des mouvements de et vers quatre comtés qui connaissent une grande prévalence de cas confirmés de Covid-19, à savoir Nairobi, Kilifi, Mombasa et Kwale