La zone de "Tchernobyl" est revenue au devant de la scène suite à de graves incendies qui ont éclaté à proximité de la centrale nucléaire ukrainienne, théâtre d’un accident nucléaire catastrophique dans les années 80.
Ces incendies n’ont pas pu être éteints depuis le 4 avril dernier en raison de fortes rafales de vent et faute de moyens adéquats, suscitant de grandes inquiétudes quant à la possibilité d’une propagation à nouveau de matières radioactives pouvant atteindre facilement l’Europe voire des pays asiatiques.
Les autorités ukrainiennes affirment tantôt avoir déjà maitrisé les incendies et parfois soutiennent que ces flammes ont repris de l’ampleur, ce qui ouvre la voie à la nécessité d’une intervention internationale ferme dans une zone fragile et dangereuse pour la propagation de matières radioactives, selon l'évaluation des experts ukrainiens eux-mêmes.
Bien que la communauté internationale soit désormais préoccupée par l’avancée de la pandémie du Coronavirus, le nouvel événement de Tchernobyl, lui aussi, n'est pas moins important et dangereux que la pandémie, et ses répercussions pourraient être beaucoup plus graves que ce qui s'est produit le 26 avril 1986, si l'Ukraine ne parvient pas à surmonter la situation et à éviter que des incendies n'atteignent la centrale nucléaire.
L’explosion, il y a 34 ans de la centrale nucléaire de Tchernobyl avait provoqué la dispersion de plus de 100 éléments radioactifs dans les villes et villages environnants et dans d'autres zones géographiques s’étendant sur près de 150.000 KM carrés.
La région touchée par ces incendies depuis près de trois semaines est une zone "tampon" que les scientifiques s'attendaient à rester inhabitable pendant des milliers d'années en raison de la décomposition de nombreux éléments radioactifs en elle, et le niveau de rayonnement à l'intérieur est toujours plus élevé que prévu en théorie, c'est-à-dire la concentration d'éléments radioactifs dans ces zones est toujours très élevée par rapport au taux normal.
Face à cette situation à haut risque, les experts craignent que ces éléments radioactifs se déplacent à nouveau dans l'air en raison de la température élevée causée par les incendies dans la région, et qu'ils puissent rester coincés dans l'atmosphère pendant des mois ou des années, et que les vents peuvent emporter vers des régions éloignées et retomber sous forme de poussière nucléaire, ce qui se produit après des explosions nucléaires.
Cette hypothèse a été rapportée récemment par la presse locale, qui a confirmé que, malgré l'insistance du gouvernement ukrainien que l'incendie n'a pas provoqué une augmentation significative des niveaux de radiation, ces derniers ont augmenté de 16 fois dans l'atmosphère, excluant que les pluies qui tombent sur la zone de temps en temps, puissent contribuer à la purification de l'atmosphère de la poussière radioactive et éviter sa diffusion dans d'autres zones.
La communauté scientifique ukrainienne conclut que sans contrôle des incendies, la possibilité d'une "catastrophe nucléaire" continue de planer sur la région, d'autant plus qu'il y a des scientifiques qui décrivent les incendies actuels comme les plus importants dans la zone d'exclusion par rapport aux incendies précédents, et leur augmentation est est due aux points chauds apparaissant de manière aléatoire et dispersée, comme s'il s'agissait d'un acte actif sans en connaître les origines.
En effet, les installations du réacteur nucléaire et celles des déchets nucléaires n'ont pas été affectées jusqu'à présent, et les résultats de l'observation ont montré qu'il n'y a pas de niveaux excessifs de radiation dans la région de Tchernobyl au moins dans les rapports officiels, mais ce qui est certain, c'est que les incendies ont entraîné des niveaux élevés de pollution qui n'ont jamais été observés auparavant dans la région ce qui place Kiev en tête de liste des villes les plus touchées par la pollution atmosphérique.
Tant que les incendies persistent et en l'absence de moyens de les éteindre, la communauté internationale ne pourrait pas fermer l’œil et doit se mobiliser même si la lutte contre le Coronavirus demeure une priorité bénéficiant d’une très grande attention.