La démission a été annoncée par Moro lui-même, qui a fustigé des "ingérences politiques" dans la lutte contre la corruption, faisant allusion à la décision prise par Bolsonaro d'écarter Mauricio Valeixo de la direction de la police fédérale.
Moro, qui, grâce à la direction du procès contre l'ancien président Lula, est devenu une figure de proue dans le gouvernement actuel, avait dirigé la plus grande opération anticorruption de l'histoire du pays "Lava Jato". Il était présenté comme garantie de la poursuite de la lutte contre la corruption dans le pays le plus riche et le plus peuplé d'Amérique du sud.
Le président brésilien a limogé, plus tôt dans la journée, le chef de la police fédérale, nommé par le ministre de la Justice, Sergio Moro qui y voyait un homme de confiance.
Le limogeage de Maurício Leite Valeixo a été publié dans un décret au Journal officiel de l'Union (DOU) et une tension s'est vite exacerbée entre le président de droite et Moro, qui avait déjà menacé de quitter le gouvernement en cas de changement de la direction de la police fédérale.
Avec plus de 20 ans d'expérience, Valeixo a joué un rôle clé dans les enquêtes Lava Jato, en tant que juge de première instance.
Selon des médias locaux, Bolsonaro avait laissé entendre qu'il allait remplacer Valeixo par une personne de son entourage immédiat, ce qui a généré un profond malaise chez Moro.
Moro, qui a abandonné sa carrière de juge après avoir accepté l'invitation de Bolsonaro à rejoindre son gouvernement, a été considéré comme l'un des ministres vedettes de la direction de Bolsonaro. Sa démission intervient une semaine après le limogeage d'un autre ministre, celui de la Santé Luiz Henrique Mandetta, favorable au confinement contre le coronavirus, une mesure que Bolsonaro juge trop couteuse.