"Nous avons mobilisé rapidement des fonds qui ont atteint l'équivalent de 9.000 millions de dollars, soit près de 8% du PIB. Il est, par conséquent, faisable de relancer cette même mobilisation dans une deuxième phase après le coronavirus", a indiqué M. Kettani dans un entretien à la MAP.
Cette expérience a montré qu'il y a au moins trois sources de financement à savoir l'Etat, la société civile et le recours à l'emprunt, a-t-il fait observer, relevant que "ces sources, mobilisables rapidement, ont donné leurs fruits actuellement, puisqu'elles ont permis au Maroc de faire face aux conséquences économiques et sociales du confinement".
"Ce nouvel effort de mobilisation des moyens de financement pourrait compter sur le citoyen marocain qui fait preuve d'un état d'esprit de solidarité", a-t-il souligné.
Parallèlement, la politique de relance doit accorder un intérêt particulier au monde rural, a estimé M. Kettani, insistant sur la nécessité d'investir dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme la production industrielle et des services "absents dans les campagnes".
Il a, à cet égard, plaidé en faveur de la mise en place d'un plan de formation professionnelle très large dans les zones rurales, particulièrement dans le domaine social qui crée plus d'opportunités d'emplois dans les services.
A défaut, a soutenu M. Kettani, il va y avoir un exode très fort et beaucoup d'emplois vont être perdus dans les villes à cause des entreprises qui ne tournent pas très bien suite à la baisse de l'activité.
Il a aussi rappelé, dans ce sens, que la campagne représente environ 40% de la population et vit essentiellement de l'agriculture, d'où l'importance d'y accorder davantage d'attention.
"Quand la pluviométrie est bonne, cette population consomme des services et des biens produits dans et aux alentours des villes (médecin, achat de biens d'équipements, etc). Au cas de déficit pluviométrique, la croissance économique ne dépasse pas les 2%", a expliqué M. Kettani.
Afin de réussir le redémarrage de l'économie, il a préconisé aussi de s'appuyer sur la qualité qui caractérise le capital humain du Maroc dans les différents domaines. Ces ressources humaines devraient avoir une culture de performance, d'investissement social et un esprit élevé de patriotisme pour mener à bien ces politiques, puisqu'ils en seront les exécutants et les accompagnateurs.
Il est également question d'instaurer davantage la reddition des comptes parallèlement au développement d'une culture de motivation, a ajouté M. Kettani, appelant d'autre part les consommateurs à opter pour le produit national et à réduire la consommation de luxe de produits importés pendant la phase de transition de la crise.