"Nous assistons aujourd'hui à une digitalisation extrêmement rapide qui entraîne une évolution technologique importante, en particulier avec l'enseignement en ligne et le travail à distance. Cette tendance ne sera pas passagère car les bénéfices environnementaux en termes de pollution, mais aussi les gains en productivité et les économies liées à cette digitalisation sont significatifs et pousseront les entreprises et les États à avancer davantage dans cette voie", a-t-elle expliqué dans une interview accordée à la MAP.
Pour réussir la relance de l'économie, il y a lieu de démarrer, à l'instar de nombreux pays, avec précaution afin d'éviter une rechute, a affirmé Mme Veilleux-Laborie, relevant l'urgence de soutenir le secteur touristique, très touché par cette crise, tant à court qu'à long termes afin de "montrer qu'on est prêt à accueillir de nouveau des touristes dans un environnement sain".
Parallèlement, l'agriculture reste et sera primordiale. La stratégie "Generation Green" devrait permettre de transformer en profondeur ce secteur et répondre aux besoins de première nécessité et d'assurer la souveraineté alimentaire.
"Nous nous attendons à une pénurie mondiale de l'offre de produits agricoles, non pas à cause de faible récolte mais faute de main d'œuvre capable de récolter en temps voulu du fait du confinement et de la perturbation des circuits d'acheminement et de transport classiques. Cela peut être une opportunité pour le Maroc de mettre en place des processus innovants pour répondre aux attentes des consommateurs mondiaux, compte tenu de la nouvelle donne".
Il en est de même pour les industries exportatrices, notamment l'automobile, l'aéronautique et le textile où une coordination est nécessaire avec les partenaires en amont et en aval des chaînes de production marocaines, avec des cahiers de charges sanitaires très précis pour garantir la fluidité des échanges commerciaux, a préconisé cette responsable à la BERD.
Enfin, la dimension africaine du Maroc constitue un atout compte tenu de la perturbation de flux commerciaux et des chaînes de valeurs qui va probablement mener à une recomposition de la carte mondiale des échanges au profit et au détriment des uns et des autres.
"Le Maroc me parait très bien placé pour tirer des avantages de cette nouvelle recomposition", a-t-elle conclu.