"Le COVID-19 n’a que faire de qui nous sommes, du lieu où nous vivons, de nos croyances ou de nos différences. Pour le combattre, nous avons besoin du moindre brin de solidarité. Et pourtant, la pandémie continue de générer une avalanche de haine et de xénophobie, on désigne des boucs émissaires, on entretient la peur", a constaté M. Guterres dans un message.
"La haine de l’étranger se répand sur Internet et dans les rues. Les théories du complot à caractère antisémite prolifèrent et des musulmans sont victimes d’attaques liées au COVID-19. Des migrants et des réfugiés ont été accusés de propager le virus et se sont vus refuser l’accès aux soins médicaux", a déploré le chef de l’ONU.
Et d’ajouter que les personnes âgées étant parmi les plus vulnérables face à la maladie, l’idée répugnante que l’on pouvait les sacrifier a commencé à se répandre. Enfin, des journalistes, des lanceurs d’alerte, des professionnels de santé, des travailleurs humanitaires et des défenseurs des droits humains sont pris pour cible simplement parce qu’ils font leur métier.
"Nous devons agir maintenant pour renforcer l’immunité de nos sociétés face au virus de la haine. C’est pourquoi je lance aujourd’hui un appel en faveur d’une action résolue pour mettre fin aux discours de haine dans le monde entier", a-t-il expliqué, appelant les dirigeants politiques à "montrer leur solidarité envers tous les membres de la société et de bâtir et de renforcer la cohésion sociale".
"Je demande aux établissements d’enseignement de s’intéresser à la maitrise des outils numériques à un moment où se retrouvent sur Internet des milliards de jeunes – un public captif et parfois désespéré pouvant être la proie des extrémistes", a plaidé le Secrétaire général.
"Je demande aux médias, en particulier aux médias sociaux, d’en faire davantage et de signaler et de supprimer le cas échéant, conformément au droit international des droits de l’homme, les contenus racistes, misogynes ou préjudiciables", a-t-il lancé, appelant également la société civile à se rapprocher des personnes vulnérables et aux responsables religieux de se faire les hérauts du respect mutuel.
"Enfin, je demande à chacune et chacun, partout dans le monde, de s’élever contre la haine, de traiter autrui avec dignité et de répandre la bonté en toute occasion", a conclu Antonio Guterres.