"Le Royaume du Maroc et son ambassadeur aux Nations-Unies, Omar Hilale, ont pris une initiative extrêmement urgente et nécessaire pour convier le Secrétaire général et les deux institutions principales des Nations-Unies qui s’occupent des questions du dialogue interculturel et interreligieux en vue de faire le point sur le rôle nécessaire et fondamental des leaders religieux", a souligné M. Moratinos dans un entretien téléphonique avec la MAP à New York.
"Je crois que cela s’inscrit dans la tradition et le legs du Royaume du Maroc sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de mettre l’accent sur l’importance du respect mutuel et de pouvoir établir les conditions pour une meilleure entente entre les différentes cultures et religions", a dit le responsable onusien, qui a pris part à la conférence virtuelle de haut niveau organisée par le Maroc à l’ONU sur "Le rôle des leaders religieux pour relever les défis de la pandémie de COVID-19".
Pour M. Moratinos, cette conférence intervient à "un moment clé" de la crise générale liée à la pandémie du Covid-19 qui affecte le monde entier, en ce sens que le Royaume du Maroc "a su mettre l’accent sur une dimension qui n’était abordée jusqu’à très récemment que par quelques entités, alors qu’aujourd’hui avec la participation de la majorité des Etats membres des Nations-Unies (à la conférence), on a pu démontrer l’importance du religieux pour une sortie de crise".
En effet, cette importante rencontre a été marquée par une grande participation des représentants des Etats membres de l’ONU, en plus du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et du président de l’Assemblée Générale, Tijjani Muhammed Bande. De même, la conférence a connu la contribution, en tant que panélistes, d’éminents dirigeants et responsables religieux représentant les trois religions monothéistes célestes.
"Cette initiative intervient à un moment clé qui va nous permettre de faire le suivi, et de continuer à œuvrer, avec d’autres leaders et représentants des religions, afin de pouvoir se retrouver tous à Fès à la fin de l’année pour le Sommet mondial de l’Alliance des civilisations pour évaluer les résultats concrets de cette initiative lancée et proposée par le Royaume du Maroc aux Nations-Unies", a dit l’ancien chef de la diplomatie espagnole.
Evoquant la voie à suivre pour venir à bout des conséquences de la crise planétaire du Covid-19, le Haut représentant de l’Alliance des civilisations a mis l’accent sur l’importance de la solidarité mondiale. "C’est la première fois que nous faisons face à une crise qui remet en question toute l’humanité et toutes les questions qui affectent l’humanité", a-t-il fait observer.
"Ce n’est pas seulement une crise sanitaire, mais comme on le voit bien, il s’agit aussi d’une crise économique, sociale, culturelle et religieuse aussi, dans le sens que l’on doit aborder la complexité de la réalité pour pouvoir sortir avec un monde meilleur", a relevé M. Moratinos.
"Et à mon avis, c’est ça le plus important, car l’épicentre de la crise est le citoyen, l’être humain. Et je crois que si on ne reconnait pas la centralité de l’être humain dans la crise, on ne pourra pas aboutir à des réponses aux différents défis que cette crise pose à nous tous", a conclu le Haut Représentant.
L’Alliance des civilisations des Nations-Unies a été créée en 2005 à l’initiative de l'Espagne et de la Turquie, sous les auspices des Nations-Unies, avec pour mission de promouvoir de meilleures relations interculturelles à travers le monde.
Ainsi, pour M. Moratinos, dans un monde troublé et marqué par des tensions culturelles et religieuses, l’Alliance des civilisations est plus nécessaire que jamais pour réduire ces tensions et encourager plus de respect et de compréhension mutuelle.