Frontières bouclées, vols nationaux et internationaux suspendus, hôtels, sites balnéaires et parcs de loisirs fermés .. un vacuum inédit règne studieusement dans toutes les structures à vocation touristique, au grand dam des professionnels.
Et c'est nettement visible de Grand-Bassam à Assinie, les deux fameuses stations balnéaires du pays, situées respectivement à 45 et 110 km d’Abidjan et où un silence assourdissant a brutalement supplanté la ferveur qui y faisant la loi en temps normal.
Concrètement, à en croire le ministre ivoirien du Tourisme et des Loisirs, Siandou Fofana, le tourisme est parmi les secteurs les plus touchés par la crise pandémique avec des pertes sèches de l'ordre de 400 milliards de FCFA (610 millions d'euros) en moins d'un trimestre.
Terrible manque à gagner pour la Côte d'Ivoire qui compte faire de ce secteur (7,3 % du PIB) un vecteur économique de premier plan et ancrer le positionnement du pays dans le top 10 des destinations touristiques en Afrique.
Pour atténuer l'impact du marasme, le gouvernement ivoirien met les bouchées doubles. Le ministre du Tourisme et des Loisirs multiplie les rencontres et les échanges avec les opérateurs de l’écosystème de l’hôtellerie, de la restauration, du voyage et du divertissement à l’effet de définir les clés d’une reprise efficiente post-coronavirus.
Lors de la toute dernière rencontre, le responsable ivoirien a insisté sur l'impératif de capitaliser sur les "usufruits" de "Sublime Côte d’Ivoire", stratégie du pays pour le développement touristique à l'horizon 2025.
Ce plan, a-t-il insisté, demeure en vigueur mais devra désormais prioriser et développer le tourisme domestique et le tourisme régional faisant d'Abidjan, le hub du tourisme d'affaires et une base du divertissement et de loisirs en Afrique de l’ouest en particulier.
Il convient également de saisir l’opportunité de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN-2023) qui se tiendra en Côte d'Ivoire et prévoir des activités "thématiques" en lien avec cet évènement majeur et en faire un produit d'appel pour repositionner le pays au plan international.
Il est aussi question de favoriser l'émergence de Champions nationaux en vue de s’accaparer la plupart des grands projets touristiques dans le pays.
La rencontre entre le ministre de tutelle et les responsables des différentes faîtières de la filière touristique a, en outre, permis d'assurer ceux-ci de l’entière détermination de son département à les accompagner afin qu'ils bénéficient des mesures sociales de riposte à la crise consécutive au coronavirus.
Ces mesures d’appui et d’accompagnement se déclinent notamment à travers les différents fonds mis en place au profit des grandes entreprises, les PME/PMI, ainsi que les mesures sociales dont bénéficient les acteurs touristiques.
A cette occasion, le ministre Siandou Fofana, qui s’est engagé à opérer le suivi de la mise à disposition des autres fonds aux acteurs bénéficiaires, a invité les patrons des entreprises de l’écosystème touristique à préserver les emplois de leurs collaborateurs aux fins d’y être éligibles.
Un appel a été également lancé à l'adresse des opérateurs de la restauration et de l’hôtellerie qui ont repris le service avec l’allègement des mesures de sécurité sanitaire et la levée du couvre-feu, à respecter scrupuleusement les mesures-barrières imposées tout en proscrivant les pratiques de concurrence déloyale dans le domaine de la restauration, notamment dans la distribution et la livraison alimentaire.
Côté agences de voyage et compagnies aériennes, le ministre ivoirien a pris l'engagement de trouver avec ses pairs du Transport et du Budget un accord pour prévoir des allègements fiscaux et parafiscaux.
Importante source de devises, le tourisme, à l'instar de tous les autres secteurs, espère entrevoir bientôt le bout du tunnel et retrouver son plein régime. Néanmoins, au vu du rythme actuel de la propagation de la pandémie, la délivrance se fera probablement trop attendre.