Ce Fonds, qui a pu faire face aux dépenses supplémentaires du ministère de la Santé, a permis de sauver des vies (taux de mortalité faible par rapport à plusieurs pays), a souligné M. Kerdoudi lors de ce webinar organisé à l'initiative du Club des Dirigeants-Maroc, notant qu'"au début de la pandémie on avait peur qu'il n'y ait pas assez de lits de réanimation pour les personnes atteintes du virus, mais heureusement aucun malade n'a été refusé par l’hôpital marocain".
Il a également souligné que ce Fonds a servi aussi à maintenir le pouvoir d'achat pour les salariés de la CNSS ainsi que les travailleurs des secteurs informels qui ont perdu leurs emplois.
M. Kerdoudi, également professeur des relations internationales a, en outre, noté que la stratégie de relance économique passe par l'élaboration d'un Projet de loi de finances rectificative. "Cette loi va prévoir les recettes fiscales et les dépenses qui doivent inclure les aides pour maintenir le pouvoir d'achat et la survie des entreprises", a-t-il précisé.
Il a, dans ce sens souligné l'importance de la concertation du gouvernement avec les représentants des entreprises publiques et privées afin de définir les besoins financiers, faire la chasse aux dépenses inutiles et préserver les investissements publics.
De même, M. Kerdoudi a mis l'accent sur la nécessité de maintenir les réserves en devises pour faire face aux importations incompressibles, soulignant l'impératif d'encadrer les importations. "Nous importons beaucoup de produits superflus. Il faudrait les encadrer en augmentant les droits de douane", a-t-il poursuivi.
S'agissant des importations incompressibles, M. Kerdoudi a relevé que "le prix du baril du pétrole sera autour de 30 dollars d'ici la fin de l'année, chose qui va soulager notre balance".
Pour ce qui est des dégâts économiques, outre les problèmes causés par le Covid-19, la récole céréalière est très faible, a-t-il dit, ajoutant que la croissance pour l'année 2020 dépendra de la date de la fin du confinement aussi bien au Maroc qu'à l'étranger.
La pandémie du Covid-19 a causé un arrêt total de l'économie mondiale, a-t-il fait observer. "Il s'agit de la plus grave crise économique mondiale depuis celle de 1929 car elle cumule à la fois une atteinte à la demande et à l'offre", a t-il souligné.
Une grande incertitude plane sur l'avenir de l'économie mondiale, a noté M. Kerdoudi. "Les perspectives de l'économie mondiale pour 2020/2021 sont périlleuses du fait que personne ne sait la fin de la pandémie et à quelle date toutes les activités économiques vont reprendre", a-t-il expliqué.
A ce propos, M. Kerdoudi a précisé que des plans de relance massifs sont en cours pour faire renaître l'activité et diminuer les dégâts de cette crise, notant que dans tous les pays, les Etats ont agis sous une double orientation, à savoir verser des indemnités pour stimuler la demande et donner des aides aux entreprises pour éviter les faillites.