Un communiqué du Haut commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de Libération indique que la commémoration de cet évènement qui constitue une fierté pour l’ensemble des Marocains, de par sa symbolique et sa valeur historique, permet de rappeler les épopées du combat national pour l’indépendance et l’unité nationale, s’inspirant des valeurs de résistance, de mobilisation globale et d’attachement solide du peuple marocain à la patrie, du Sahara au nord du Royaume.
Il s’agit aussi d’une occasion de raviver les sentiments de dévouement permanent pour l’unité nationale constante, forte et solide face aux tentatives des adversaires, précise la même source.
Dans le même élan patriotique qui animait les différentes régions du Maroc aspirant à se libérer du joug colonialiste, les tribus d’Aït Baâmrane ont fait montre de persévérance, de courage et d’héroïsme pour mettre en échec les plans des autorités coloniales espagnoles, qui fomentaient dans l’ombre un complot visant à rattacher définitivement la région à l’Espagne.
De par sa situation stratégique et ses ressources, la ville de Sidi Ifni était, d’ailleurs, depuis le début de l’aventure colonialiste, convoitée par l’Espagne qui l’a occupée en 1934 et l’a déclarée ensuite «capitale du gouvernement d’Afrique du Nord espagnole».
Cette proclamation a offensé la dignité des nationalistes qui ont été prompts à défier le fait accompli colonialiste. Et quand les autorités d’occupation décidèrent d’imposer, en 1946, la nationalité espagnole aux habitants de Sidi Ifni, les tribus de la région se sont soulevées pour réclamer haut et fort leurs droits légitimes d’intégrer leur mère patrie à laquelle ils n’ont, d’ailleurs, jamais cessé d’appartenir, malgré les aspirations des puissances coloniales à découper le Royaume en plusieurs zones d’occupation afin d’effacer son identité nationale et empêcher sa résurgence en tant que Nation influente.
En dépit de la modestie de leurs moyens, les combattants d’Aït Baâmrane sont passés à une forme plus hardie de combat à travers une série d’attaques menées en 1957 contre 16 postes espagnols, marquant ainsi le premier pas vers le recouvrement de la liberté et de l’indépendance. Ainsi, les Aït Baâmrane, hommes et femmes d’une bravoure légendaire, ont été le fer de lance de la résistance nationale dans le sud du Maroc et les pourvoyeurs des nationalistes du Nord en armes, à travers leurs cellules de résistance, affirmant ainsi leur attachement à leur marocanité et au glorieux Trône Alaouite.
Le combat a pris ensuite toute sa dimension, lorsqu’en 1963, Feu S.M. Hassan II avait saisi l’occasion d’une escale à Madrid pour rappeler au Chef de l’État espagnol de l’époque que le Maroc entendait, en toute légitimité, reprendre l’enclave d’Ifni sous sa souveraineté, pour que le Royaume parvienne, après une longue période de revendication et d’intenses négociations engagées sous l’égide du comité des Nations unies pour la décolonisation, à faire valoir son droit naturel et légitime à la récupération de cette partie intégrante de son territoire, le 30 juin 1969. Le 18 mai 1972, la ville de Sidi Ifni a eu le privilège, après sa rétrocession, d’accueillir Feu SM Hassan II, une visite qui symbolise l’importance stratégique que les Souverains marocains ont toujours accordée à toutes les provinces du Sud.
En effet, la récupération de la ville ne représentait pour le Royaume que le point de départ sur un long chemin de lutte pour le parachèvement de son intégrité territoriale. Une lutte qui a été couronnée, le 6 novembre 1975, par la glorieuse Marche verte, œuvre pacifique et épopée mémorable initiée avec génie par Feu SM Hassan II pour la libération du Sahara marocain, et qui illustre le patriotisme d’une nation, fermement attachée à son unité nationale et territoriale, et qui allait devenir une référence en matière de lutte pacifique des nations et des peuples pour le recouvrement de leurs droits spoliés.
Suivant la voie tracée par Ses illustres ancêtres, SM le Roi Mohammed VI a repris le flambeau du combat contre toutes les manœuvres visant à porter atteinte à la stabilité du Maroc, à sa sécurité et à la dignité de ses citoyens. Aujourd’hui, la commémoration de cette épopée nationale est une manière d’entretenir la mémoire, celle qui relate aux générations futures les exploits et épopées des ancêtres et leurs significations profondes en vue de stimuler leur sens de patriotisme et de les armer contre les manigances hostiles à la Nation.
Le communiqué rappelle que cet anniversaire intervient cette année dans des circonstances délicates et critiques que le Maroc traverse comme les autres pays du monde en raison de l'épidémie du Covid-19. Malgré le déconfinement progressif annoncé par les pouvoirs public, il ne sera pas possible de commémorer cet anniversaire, comme c'est la coutume, en son temps et lieu de célébration, indique la même source.
Par conséquent, la délégation provinciale du Haut-commissariat organise un séminaire à distance intitulé: «Etapes de l'histoire et de la résistance: le Jihad d’Ait Baâmran (1912-1969)», en coopération et en partenariat avec le Forum Ifni Ait Baâmran pour le développement et la communication.
Il s’agit aussi de tenir des conférences sur le thème: «Les rôles et missions des espaces de mémoire historiques de résistance et de libération en direction dans la région de Guelmim-Oued Noun: l’espace Tafraout» en coordination avec les délégations du Haut-commissariat dans la région, les 30 juin et 1er juillet 2020.