1 / Quel est l’état des lieux de la lutte contre la cochenille à Guelmim-Oued Noun?
Des études scientifiques précises et des efforts sur le terrain de l'ONSSA et de ses partenaires, en particulier les propriétaires de champs de cactus et les organisations professionnelles, ont prouvé que la situation actuelle est "sous contrôle". En effet, la propagation de ce fléau dans la région n'est "ni grande ni terrifiante".
Après deux ans de travail continu, tous les indicateurs de terrain, notamment avec l'implication des propriétaires de champs qui doivent être les premiers à signaler l'insecte, confirment qu'il y a "un grand optimisme" dans la lutte contre cet insecte et que sa propagation est "lente".
2 / Comment la cochenille passe-t-elle d'un champ à l'autre?
Il faut rappeler que la cochenille est un organisme vivant qui se propage d'un endroit à l'autre et d'un champ infecté à un champ non infecté, surtout si elle trouve des conditions de reproduction et des éléments de propagation dans lesquels de nombreux facteurs y contribuent dont l'homme (moyens de transport), l'animal, ainsi que d’autres facteurs naturels tels que le vent.
La contribution des oiseaux à la transmission de cette maladie de champ en champ a été également confirmée récemment.
3 - Quelle est la nature de l’intervention de l’ONSSA et quels sont les meilleurs moyens pour combattre cet insecte?
L’Office veille à l’exploration des champs régulièrement, selon un programme bien défini. L'intervention peut se faire à la demande des propriétaires des champs qui découvrent la présence de l'insecte dans leurs fermes ou encore à la demande d'autres partenaires, dont les autorités locales.
Notre intervention, après exploration, consiste à traiter les champs légèrement infectés par le pesticide autorisé par l'office. L'usage de ce pesticide, qui est soumis à un contrôle strict, se fait par les éléments de l'ONSSA ou par les agriculteurs eux-mêmes.
L'insecticide cochenille est utilisé par les entreprises avec lesquelles l'office a signé des accords à cet égard, et sous son contrôle permanent et strict, pour garantir l’adoption de "bonnes pratiques" dans son utilisation.
De plus, l’ONSSA veille, et recommande également aux paysans et aux organisations agricoles concernées, à surveiller les machines et les équipements de pulvérisation de pesticides afin que l'insecte ne soit pas transmis dans les champs. Il s’agit aussi de tenir compte de la présence d'insectes et d'autres animaux dans les champs, y compris les abeilles, afin d'éviter de les endommager. Il y a aussi la méthode d'extraction en traitement, qui est utilisée dans les champs où l'infection est très importante.
4 / De quelle manière la cochenille affectée est-elle éliminée ?
Le recours à l'extraction du cactus dans le champ gravement affecté par l'insecte vise à éviter sa transmission dans le même champ et dans les fermes avoisinantes.
Un nouveau procédé a maintenant été utilisé pour enterrer le cactus affecté, après son extraction, à travers l’usage du plastique (utilisé dans la culture couverte). C'est une méthode inventée par l'un des ingénieurs de l'ONSSA dans la région de Guelmim-Oued Noun, dans laquelle l'insecte est tué sans pesticides en étant enterré et pressé avec des pierres. De cette manière, utilisée sur le champ et non à l'extérieur pour éviter la transmission de la maladie, l’office tient également à préserver l'environnement.
5 / Pouvez-vous faire la lumière sur votre stratégie pour l’implication de l’agriculteur dans cet effort ?
Depuis juillet 2019, l’ONSSA a adopté une stratégie basée sur une approche participative dans la lutte contre l'insecte dans la région Guelmim-Oued Noun.
Si la responsabilité de lutter contre ce fléau incombait dans le passé à l’ONSSA et à ses partenaires au ministère de l'Agriculture, l'implication de l'agriculteur dans cet effort donne de bons résultats aujourd'hui.
L’expérience sur le terrain a prouvé l’efficacité de cette approche, après le rétrécissement ou l’absence de cochenilles dans les champs cultivés par les paysans locaux. Pour cette raison, l’ONSSA publiera un livret qui sera mis à la disposition des agriculteurs pour simplifier la manière dont ils gèrent les champs de cactus.
La culture du cactus nécessite des soins complets, tout comme le reste des arbres fruitiers (amandes, olives, bananes, pommes ...).
A cet effet, l’ONSSA organise des séances d'encadrement, de sensibilisation et de sorties expérimentales pour expliquer les méthodes de soins des champs et d'utilisation des pesticides.
Les fruits du cactus de Sidi Ifni, malgré les rumeurs sur l'impact des pesticides, font partie des meilleures variétés d'Aloe vera au niveau national.