"Notre responsabilité collective est de faire évoluer notre approche de mise à niveau des villes vers une approche prospective et anticipative permettant de préparer les territoires de demain pour promouvoir le vivre ensemble et le vivre mieux", a souligné Mme Bouchareb lors d'une conférence organisée sous le thème "Penser et concevoir la ville de demain", par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville en partenariat avec le Programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-Habitat).
"Au-delà de l'objectif d'absorber le déficit en logement, des exigences de qualité, de salubrité et d'hygiène, tout en prévoyant les conditions de sécurité et d'accès aux services de proximité, cette nouvelle génération de logements doit être abordable et accessible et doit répondre aux attentes des citoyens, privilégiant le bien-être et le confort des occupants", a-t-elle estimé, lors de cette rencontre partiellement virtuelle tenue en commémoration de la Journée mondiale des villes sous le signe "Meilleure ville, meilleure vie: Valoriser nos communautés et nos villes".
"Ceci n'est pas une simple ambition, c'est une aspiration collective et citoyenne, un enjeu essentiel de notre société, et c'est aussi un cap qui guide l'action publique", a martelé la ministre, soulignant que le renouvellement des fondements de la politique urbaine nationale à travers la refonte du système de planification territoriale constitue une priorité.
La responsable gouvernementale a, dans ce sens, indiqué qu'il s'agit de réadapter la planification territoriale et la mettre en phase avec les enjeux des échelles et les évolutions, de développer la gouvernance stratégique, de mettre en place les outils de financement de l’urbanisation, de renforcer les capacités d’aménagement opérationnel et d’ingénierie foncière et de repositionner les acteurs à la bonne échelle.
"Nos villes doivent être repensées en vue de partager les valeurs du mieux vivre ensemble et de la solidarité et d'augmenter la productivité et encourager l'innovation et la diversification économique dans le but d’assurer au plus grand nombre un sort meilleur, un accès au logement, aux services et biens publics et à un environnement sain", a-t-elle précisé, notant que la ville de demain doit s’inscrire dans la révolution numérique et faire de la data urbaine l’outil de développement et de résilience par excellence.
De son côté, le président de l'Association des régions du Maroc, Mohand Laenser a indiqué que la ville est capable de relever les défis futurs, puisqu'il existe une interconnexion territoriale entre les espaces urbain et rural.
"La gestion des territoires urbains doit tenir compte de tous les aspects de développement", a-t-il précisé, ajoutant que les régions sont concernées et estiment que certains territoires nécessitent une urbanisation, une bonne gestion et un développement rationnel.
M. Laenser a, aussi, appelé à la nécessité de revoir sérieusement le système de développement et de choisir des systèmes qui respectent l'environnement, outre la mise en place de nouvelles visions pour les villes de demain, évoquant à cet effet les expériences des villes intelligentes qui utilisent des dispositifs basés sur l'Internet.
Pour sa part, le président de l'Organisation cités et gouvernements locaux unis (CGLU-Monde), Mohamed Boudra a souligné que la pandémie de la Covid-19 a démontré que les collectivités locales sont au cœur du combat en faveur de la lutte contre les crises sanitaires et la vulnérabilité, relevant l'impératif du renforcement du rôle de l'élu local pour une gestion optimale des collectivités territoriales.
"Cette crise sanitaire a mis en exergue l'importance de l'action locale, des services publics et de la sensibilisation des citoyens", a-t-il dit, notant qu'"après la Covid-19, les villes de demain ne seront plus celles d'aujourd'hui, étant donné que la pandémie a démontré un déficit en matière de protection des catégories sociales vulnérables qui souffrent de pauvreté et d'exclusion et des problèmes liés à l'habitat, en particulier pendant le confinement.
La directrice exécutive du Programme des nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Maimunah Mohd Sharif a, quant à elle, mis en avant les efforts déployés par le Maroc en faveur de la lutte contre la pandémie et la disposition du Royaume à partager les expériences et les bonnes pratiques avec les pays partenaires.
"Le Maroc fait partie des premiers pays à avoir adopté les Objectifs du développement durable (ODD), en se basant une une méthodologie participative avec tous les partenaires aux niveaux central, régional et local", a-t-elle indiqué.
Après avoir souligné que la pandémie de la Covid-19 a amené à repenser les villes dans le monde entier, Mme Sharif s'est attardée sur les défis liés à la gestion des villes en matière de durabilité, de réalisation de tous les ODD, tout en prenant en considération les minorités dans la politique de la ville pour répondre à tous leurs besoins.
Cette conférence vient couronner une série de rencontres organisées par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville, durant le mois d'octobre, afin de mettre en œuvre le nouveau programme pour les villes, adopté lors de la conférence des nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), à Quito en Équateur, le 20 octobre 2016.
Elle a été l'occasion pour les participants de réfléchir autour des approches d’interventions et les mécanismes plaçant la composante humaine au cœur du processus de la planification territoriale et d'examiner la question de l'utilisation de la valeur des communautés de manière stratégique par le biais d'un engagement politique aussi bien dans la prise de décision que dans la mise en œuvre et aussi pour lancer le rapport sur les villes du monde 2020.