Modéré par Kidane Kiros, Senior Fellow au PCNS, ce débat tenu récemment a porté sur les perspectives qu’ouvrent la dernière présidentielle américaine, à la fois sur l’isolationnisme des Etats-Unis, les priorités de la nouvelle administration US et les relations que pourront tisser les pays de l’Atlantique avec la première puissance mondiale.
"Si nous devions dresser la carte du trafic commercial atlantique, on verrait beaucoup de liens Nord-Sud, mais très peu Est-Ouest. Cette anomalie fait que même dans la recherche, des collègues de l’Atlantique sud ne se connaissent pas", a indiqué à cette occasion Len Ishmael, Senior fellow du German Marshall Fund of the United States et du PCNS, précisant que "l’Atlantique élargi comporte une grande série de pays, qui vont d’une super-puissance mondiale à de petites îles dans les Antilles".
Compte tenu de tous ces intérêts divergents, l’élection américaine donne des "raisons d’espérer à l’Europe, dans la mesure où la relation transatlantique peut être réparée, et les alliés se voir traités en amis, des partenaires avec lesquels coopérer (...)", a estimé Mme Ishmael, ajoutant que l’Otan et la "reconstruction de l’OMC", les questions du changement climatique et de la confrontation avec la Chine vont prendre une autre tournure.
En ce qui concerne la crise Covid-19, l’intervenante a relevé que le contrôle de la pandémie dépendra de la coopération entre les Etats-Unis et les pays en développement les plus impactés, ajoutant que "l’Amérique va être de retour".
De son côté, Reta Jo Lewis, senior fellow et directrice des "Affaires du Congrès" au German Marshall Fund of the United States, a estimé que les conséquences de l’élection présidentielle "semblent très bonnes", notant que Joe Biden et le Congrès sont "des amis de longue date de l’hémisphère Ouest et de l’Afrique".
Elle a en outre fait observer que tout le monde s’accorde à dire qu’il est "temps d’un ré-engagement agressif" dans la politique extérieure.
"La priorité pour l'administration Biden sera de contrôler le Covid et les vaccins, et de travailler sur les conséquences économiques de la pandémie" a-t-elle-dit, notant qu'un travail "dur devra être fait pour tourner la page de la période d’isolation", tandis que "l’opinion de l’électeur américain sera un facteur majeur dans la définition de la politique extérieure".
L'experte a relevé que M. Biden s’est entouré de "multilatéralistes convaincus, dont Antony Blinken, futur Secrétaire d’Etat, et Linda Thomas-Greenfield, nommée ambassadrice à l’Onu, ajoutant que le président élu US croit fermement dans les alliances et les institutions multilatérales, comme il a nommé un ancien Secrétaire d’Etat en tant qu'envoyé spécial pour le climat.
Sur l’Afrique, la politique de Joe Biden sera "basée sur le respect et la confiance, de même que la nécessité de travailler avec les institutions régionales comme l’Union africaine, a-t-elle encore indiqué, notant que son équipe offrira des conseils sur la manière de poursuivre une politique d’engagement qui se fera avec le secteur privé aussi.