Au cours des dernières semaines de l'année (24 novembre/23 décembre), la situation épidémiologique fait ressortir une hausse spectaculaire des cas de contaminations, qui n'a fait que corroborer les constations et les inquiétudes formulées dès l'apparition de la pandémie. La ville de Casablanca était la bombe à retardement qui allait emporter toute a région avec elle.
Logiquement, la détérioration de la situation sanitaire est imputée à la densité démographique, 5 millions d'âmes dans la seule métropole, à l'étendue géographique, à la forte interconnexion économique et sociale, ainsi qu'à la présence des grandes sociétés et unités industrielles, qui emploient des dizaines de milliers de personnes, parfois dans des conditions contraires à toutes les consignes des autorités compétentes.
Seulement, l'inconscience de la population des villes de la région quant au danger de la pandémie, en particulier dans les milieux populaires, a été déterminante dans l'enregistrement de ce lourd bilan et des peines des nombreuses familles ayant perdu des êtres chers.
En effet, une grande partie des résidents des quartiers populaires se montre insouciante face à la gravité de la pandémie et ne se conforme point aux mesures préventives décidées par les autorités compétentes pour faire face à la prolifération du virus. Peut-être que l'installation de la pandémie dans le temps et les répercussions économiques du confinement obligatoire ont fini par lasser tout le monde et avoir raison de la bonne volonté des citoyens lambdas.
Face à cette situation alarmante, il était tout à fait naturel que les autorités publiques décident, il y a plusieurs mois, des mesures préventives plus rigoureuses pour le contrôle des mouvements nocturnes, la fermeture des grands centres commerciaux, des terrains de proximité et des parcs, durant certaines tranches d'horaire, la suspension du transport public et du tramway à partir de 21H00.
Par ailleurs, la ville de Casablanca figure parmi les premières où a été instauré l'enseignement à distance dans les établissements scolaires, tous cycles confondus, pour éviter la propagation du virus parmi les cadres enseignants et administratifs, les élèves et les étudiants, sachant que la métropole compte le plus grand nombre d'établissements primaires, secondaires et universitaires.
Tout récemment, le gouvernement, conscient de la situation épidémiologique qui prévaut dans cette région du Royaume, a décidé de proroger les mesures préventives au niveau du grand Casablanca (préfectures de Casablanca et Mohammadia et provinces de Nouacer et Mediouna) et provinces de Berrechid et Benslimane, jusqu'au 20 janvier prochain, conformément aux conclusions des opérations de suivi quotidien menées par la Commission scientifique et technique.
Même si la réalité épidémiologique fait état d'une stabilité au niveau des cas d'infection au Covid-19 ne dépassant pas les 1.500 cas par jour, la population locale est toujours tenue de respecter les mesures préventives décidées par les autorités pour endiguer la propagation du virus.
Plus que tous les Marocains, les Casablancais doivent le plus maudire l'année 2020 et le nouveau coronavirus à cause desquels ils sont stigmatisés, tantôt à raison tantôt à tort. Faute de disposer de sondages d'opinion, on peut facilement imaginer que la plupart des récalcitrants seraient prêts, aujourd'hui, à prendre le vaccin pour en finir avec ce cauchemar.