Au cours de la deuxième semaine de janvier, une page de l'histoire du web se tourne avec la disparition du célèbre plugin d'"Adobe", "Flash". En effet, tous les contenus qui utilisent cette technologie seront bloqués par l'entreprise américaine.
Pour les jeunes, "Flash" est une série télévisée américaine basée sur l'univers DC Comics, tandis que pour les plus vieux et les geeks de l'informatique, il s’agit d’un plugin qui permet d'accéder à des contenus interactifs et de regarder des vidéos sur Internet.
Né dans les années 1990, le logiciel au F blanc sur fond rouge fut auparavant une star du web.
Présent sur la majorité des navigateurs (Google Chrome, Mozilla, Opera…) et ordinateurs, "Flash" était le premier à avoir permis aux développeurs web de créer des contenus interactifs, des publicités, des animations et des jeux. Il était même derrière l'affichage des vidéos sur YouTube.
Pendant plusieurs années, "Flash" a pu s'imposer comme couteau suisse du web, mais il a toujours été sujet à beaucoup de critiques.
Faute de failles de sécurité récurrentes, le plugin emblématique d'Adobe est devenu une proie facile pour les pirates qui l'utilisent pour voler les données personnelles des utilisateurs et même pirater les webcams. Mais pas que !
D'autres facteurs ont contribué à la tombée à l'eau de “Flash", notamment sa non-compatibilité avec le mobile, comme l'a déclaré en 2010 Steve Jobs, PDG d'Apple, dans une lettre ouverte intitulée "Réflexions sur Flash".
"Flash a été créé à l'époque des PC, pour les PC avec des souris […] mais à l'ère de la mobilité, il faut des appareils qui consomment peu de batterie, des interfaces tactiles et des standards ouverts, et Flash est déficient dans tous ces domaines", écrit Steve Jobs.
Apple a ainsi annoncé qu’elle n’allait plus intégrer ledit plugin sur son IPhone et il n’a pas fallu longtemps pour que Microsoft, Google et d’autres géants du web se rangent du côté de la marque à la pomme.
En parallèle, l’apparition de l’HTML5 permettant une utilisation multiplateforme, plus de sécurité et une rapidité d'exécution, a accéléré la descente aux enfers de “Flash”, désormais jeté aux oubliettes.
Abandonnée de tous, “Adobe” n’avait plus de choix que de mettre pavillon bas. L’entreprise avait annoncé en 2017 qu’elle allait mettre fin à son plugin : "Adobe envisage de mettre fin à la prise en charge de Flash. Plus précisément, nous arrêterons la mise à jour et la distribution de Flash Player à la fin de 2020".
L’entreprise californienne a justifié sa décision en expliquant que d’autres "standards ouverts tels que HTML5, WebGL et WebAssembly n'ont cessé de gagner en maturité au fil des ans et font désormais office d'alternatives viables au contenu Flash".
Une année plus tard, Parisa Tabriz, directrice de l'ingénierie chez Chrome, a déclaré, lors d’une conférence à San Diego, que le nombre de sites web utilisant “Flash” est passé de 80% en 2014 à seulement 8% en 2018.
En décembre 2020, “Adobe” annonce qu’aucune nouvelle version de son plugin ne sera proposée et incite les utilisateurs à le désinstaller de leurs appareils pour aider à protéger leurs systèmes.
C’est ainsi qu’après 25 ans de service, “Flash” sera enfin mis au repos. Son enterrement, comme communiqué par ”Adobe”, est prévu pour le 12 janvier 2021. Après cette date, il ne sera plus possible de télécharger ce plugin que seuls certains nostalgiques s’en rappelleront.