.- 1-Quel regard portez-vous sur la situation économique au Maroc avec le début de la campagne de vaccination contre la Covid-19 ?.
La crise sanitaire continue d’impacter les sphères économique, financière et sociale aussi bien au Maroc qu’au niveau mondial. L’atténuation des mesures de restriction a certes réduit les effets enregistrés lors de la période du confinement, mais il reste que des pans entiers de l’activité économique restent tributaires de la maîtrise de la pandémie.
L’ampleur de la contraction de l’activité économique au Maroc aussi bien au niveau global qu’au niveau sectoriel a été moindre à la fin de l’année 2020 comparativement au premier semestre de l’année écoulée. Les dernières statistiques révèlent aussi que l’un des freins à la reprise normale de l’activité économique reste la faiblesse de la demande.
Sur le plan social, les deux secteurs auxquels il faut apporter une grande importance sont ceux de l’éducation-formation et de la santé. Cet intérêt est justifié par les répercussions profondes occasionnées par la crise sanitaire, se traduisant par des pressions sur le système de santé et des perturbations du système d’éducation et de formation.
Le redémarrage de l’activité économique a été l’objectif tracé par les pouvoirs publics à travers l’instrumentalisation de différentes politiques économiques, dont la politique monétaire et la politique budgétaire.
Les résultats des efforts fournis et des mesures prises dans ce cadre restent tributaires de l’évolution de la pandémie et des retombées de la campagne de vaccination.
.- 2-Quel impact la campagne de vaccination pourrait-elle avoir sur le plan socio-économique ?.
Il a été constaté dans diverses études et enquêtes que l’activité économique au Maroc n’a pas encore retrouvé son rythme normal aussi bien concernant le taux de croissance économique qu’au niveau des relations extérieures. La reprise de l’activité économique risque de rester modeste si la pandémie n’est pas endiguée et les mesures de relance déployées manquent d’efficacité. Mais, avec le début de la campagne de vaccination, un brin d’optimisme va certainement s’installer autorisant des comportements économiques favorables à la relance souhaitée.
Les projections d’avenir des acteurs économiques vont certainement connaître une modification propice à la relance économique aussi bien en matière d’investissement, de production et d’embauche qu’en ce qui concerne la consommation et l’épargne des ménages.
En conséquence, des secteurs aussi importants que les activités industrielles, le tourisme et le transport peuvent retrouver graduellement leur niveau normal de fonctionnement.
.- 3- A votre avis, quelles démarches faudra-t-il favoriser pour accélérer la relance économique ?.
Avec la campagne de vaccination contre la COVID-19 et pour que la relance soit rapide et permette de compenser la contraction de l’activité économique, il est fondamental d’œuvrer à alimenter efficacement les moteurs de la croissance dans une logique de long terme et de résilience durable de l’économie nationale.
Il s’agit notamment de poursuivre les politiques d’appui aux infrastructures socio-économiques, de développement du numérique, de soutien à la création d’activités et d’emplois et d’accroissement de la productivité des facteurs.
Il est également question de promouvoir la prospérité partagée en faisant profiter tous les compartiments de l’économie nationale des fruits de la croissance projetée, et ce en vue de réduire les disparités sous toutes leurs formes. L’une des voies à emprunter est de promouvoir l’inclusion à travers un meilleur accès aux services publics de base.
Le rythme de reprise de l’activité économique nationale est également tributaire des performances enregistrées par les pays partenaires, performances grandement liées à la capacité de ces pays à endiguer la pandémie.