Dans une analyse publiée, mercredi, sur le site AtlasInfo, M. Tossa décortique les tenants et aboutissants de la position algérienne sur la question du Sahara et ses prétentions de neutralité dans un conflit qu'elle réduit entre le Maroc et le Front Polisario en affirmant qu'il s’agissait d’une dispute territoriale qui devait se régler entre les deux parties.
Une posture trompeuse dévoilée au grand jour grâce aux incontestables performances diplomatiques marocaines qui ont réussi à faire "tomber les masques" d'une diplomatie algérienne hypocrite, relève l'éditorialiste.
Selon lui, "il est loin le temps où la diplomatie algérienne se drapait dans une fausse neutralité en renvoyant dos à dos le Maroc et le Front Polisario. Chaque fois qu’elle était interpelée dans les forums internationaux sur son implication dans cette crise, l’Algérie jurait ses grands dieux qu’elle n’avait rien à voir avec ce confit et que cette dispute territoriale devait se régler entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario".
Et d'expliquer que cette posture a depuis longtemps été la devanture justificatrice de la diplomatie algérienne. Elle incarnait une tendance à la dissimulation et à la manipulation dont personne n’était dupe.
"Pour les Marocains, l’Algérie a toujours été après la Libye de Mouammar Kadhafi, le parrain engagé et le financier généreux des séparatistes du Polisario. Elle a non seulement mobilisé l’ensemble de son appareil diplomatique pour vendre cette chimère accompagnée d’un travail de lobbying sonnant et trébuchant, elle a aussi mis au service de cette cause de gigantesques ressources humaines et financières", affirme M. Tossa.
Mais, aujourd’hui, grâce aux incontestables performances diplomatiques marocaines, "les masques sont tombés". "Le régime algérien, qui louvoyait pour tenter de tromper son voisinage, ne peut plus se permettre le luxe gris à la neutralité maquillée". "Il se dévoile crûment en envoyant au monde le message que sa survie est liée au devenir du Polisario et qu’il est prêt à tenter toutes les mésaventures politiques et militaires pour réaliser ces objectifs", relève l'éditorialiste.
Alors que l’Algérie célébrait le second anniversaire de son Hirak, mouvement de contestation populaire inédit, le président Abdelmajid Tebboune , n’a pas trouvé mieux à dire que de parler du Polisario et du séparatisme. Alors que le pays sombre dans une crise économique et institutionnelle sans précédent, le président algérien a tenu à évoquer le Maroc, traduisant ainsi "une obsession pathologique", observe Mustapha Tossa, relevant que "pour les Marocains, sans doute cette clarification est salvatrice et change complètement la donne régionale et la perception internationale".
"À ceux qui, à Bruxelles ou à New York doutaient encore de l’implication de l’Algérie dans cette crise, elle donne la preuve que le régime algérien et le Polisario ne font qu’un".
Et de souligner que "le régime algérien est intimement lié aux groupes séparatistes du Polisario. En leur nom, il détourne l’aide humanitaire destinée aux réfugiés des camps. En leur nom, il se livre dans l’impunité totale à tous les trafics mafieux. (..) En leur nom, il justifie d’incommensurables dépenses militaires. En leur nom, il crée un ennemi extérieur qu’il pense être le ferment d’une unité nationale et en leur nom il menace d’entraîner la région dans une aventure militaire pour assouvir ses pulsions de dominations et de violence".
"C’est dans ce sens que le Polisario est devenu une affaire intérieure algérienne. L’unique dossier de la diplomatie algérienne. L’unique matrice de sa politique sécuritaire", explique Mustapha Tossa pour qui "cela a le mérite de rendre cette équation maghrébine plus claire, plus simple à résoudre, mais aussi plus dangereuse car potentiellement explosive au regard des enjeux de survie du pouvoir algérien que cela renferme".