Sécuriser les couloirs aériens est une mission très sensible, voire décisive, car sans le contrôleur aérien, le pilote de l'avion est quasiment perdu.
Ainsi le Lieutenant-Colonel Nadia Alami, contrôleuse de la circulation aérienne à la 3ème Base Aérienne des FRA (3è BAFRA) de Kénitra, fait partie de cette élite qui rend la navigation aérienne possible.
Par une aisance en contact avec les avions qui décollent et atterrissent sur les pistes, sans céder à une attitude faite de rigueur et de fermeté, sur une allure clairement militaire, le Lt-Colonel Alami prend les commandes à la tour de contrôle à la 3ème base aérienne des FRA.
"Le contrôle aérien c'est d'assurer d’une façon sûre et efficace l’écoulement du trafic aérien avec le maximum de sécurité pendant toute la durée du vol jusqu'à l’atterrissage. Le pilote reste en contact permanent avec le contrôleur aérien pour le guider", a-t-elle indiqué dans une déclaration à la chaîne d’information de la MAP (M24).
"Le contrôleur peut être un homme ou une femme, car on travaille ensemble, dans les mêmes conditions et on a les mêmes responsabilités", a-t-elle dit, ajoutant que c’est un métier difficile et stressant où il faut avoir une bonne résistance face au stress parce qu'on n’a pas le droit à l’erreur".
Selon cette contrôleuse aérienne, il faut avoir le sens d’analyse, le réflexe de détecter les problèmes et de les gérer d’une façon rapide et efficace". Il convient aussi de concilier fermeté et diplomatie chaque fois qu’on doit transmettre des instructions aux pilotes.
Le Lt-Colonel Alami a fait savoir, par ailleurs, que la présence d’une personne à la tour de contrôle est obligatoire 24h24, ce qui représente des contraintes pour les femmes mariées avec des enfants, mais "on s’adapte et on essaye d'établir un équilibre entre devoir professionnel et vie privée".
"Bravo à la femme marocaine qui représente la moitié de la population active, c’est une fierté" s'est-elle réjouie, transmettant ainsi un message d'encouragement pour les futures contrôleuses qui doivent être compétentes, intelligentes et aptes à travailler aux côtés de leurs collègues masculins avec bonne volonté et courage.
Par ailleurs, parler d'un mécanicien, c'est anodin, mais quand il s'agit d'une "mécanicienne" et spécialisée des avions, la question suscite autant de curiosité que des exclamations. Le Capitaine Sanae Ammari est un exemple édifiant à cet égard.
Chef du service contrôle et qualité au sous-groupement maintenance des avions à la 3ème BAFRA, le Capitaine Sanae Ammari est une figure à part qui a choisi la mécanique des avions, dont la mission est la vérification de la conformité d'exécution des travaux par rapport au référentiel ainsi que la formation continue des techniciens.
Après l'obtention de son diplôme en ingénierie aéronautique à l’École Royale de l'air (ERA), elle entamé son parcours professionnel il y a10 ans à la 3ème base aérienne des FRA, en tant que chef d’équipe des visites périodiques des avions C-27 J, où elle a assuré la préparation, la gestion et le suivi des chantiers. Assurant par la suite le poste du chef de service technique, Sanae avait comme fonction principale la gestion et l’optimisation de la maintenance.
"Le domaine militaire demande beaucoup de responsabilité et un grand effort aussi bien intellectuel que physique", a déclaré le Capitaine Ammari.
"On ne trouve pas de difficultés avec nos camarades masculins et on parvient à réussir nos missions grâce à l’ambiance du travail caractérisée par le respect mutuel et la confiance de nos camarades en nos compétences", s'est elle félicitée.
Le flambeau sera par la suite repris par le Lieutenant Amira Cheddad, chef du service technique auprès du sous groupement maintenance des avions à la 3ème BAFRA.
Cette jeune lauréate de l'ERA en ingénierie aéronautique, elle dirige le service technique qui s’occupe du suivi des avions CL-415 (canadair), ces bombardiers d'eaux spécialisés dans la lutte contre les incendies.
"On s’affirme très bien, non en tant que femmes mais en tant que mécaniciennes et nous nous ressentons aucune différence entre nous et nos collègues masculins", a tenu à préciser le Lt Cheddad, soulignant que la responsabilité de faire voler l’avion en toute sécurité, l’harmonie et le travail d’équipe restent les meilleures voies pour réussir cette mission.
Le Marocains ont de quoi être fiers avec des profils féminins pareils qui prouvent à n'en point douter que la femme marocaine méritent plus d'émancipation et plus d'intégration, dans un Maroc d'égalité des chances où seule la compétence devrait prévaloir.