"C'est une arme très puissante et une protection de la communauté et de l'individu", a assuré la Première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, en annonçant le 23 mars dernier son plan de réouverture "prudente et responsable", à la suite d'un accord avec quasiment tous les partis du Parlement.
Il s'agit d'une application numérique sur smartphone, ou en format papier si nécessaire, qui permet à son porteur d’afficher un résultat de test négatif au cours des dernières 72 heures, un certificat de vaccination ou une preuve d'une infection antérieure datant de deux à 12 semaines plus tôt.
Mis en service il y a déjà deux semaines, ce document a facilité l’ouverture des salons de coiffure, d'esthétique, de tatouage, de massage et des auto-écoles.
Mais ce mercredi, il marquera un nouveau jalon dans le plan de réouverture puisqu’il donnera accès aux cafés et restaurants, aux stades, aux musées et lieux de culte et de culture et autres parcs thématiques.
Ainsi, les restaurants, cafés, bars et pubs seront à nouveau ouverts pour servir à l'intérieur et à l'extérieur sous certaines conditions.
Les clients doivent réserver une table au moins 30 minutes avant leur arrivée, les masques faciaux resteront en vigueur, et une exigence de superficie de deux mètres carrés pour les repas assis et de quatre mètres pour les personnes debout doit être observée. Le temps limite d’ouverture est fixé à 23h et le dernier service est à 22 h 00.
Les centres commerciaux et les grands magasins seront autorisés à accueillir leur clientèle, mais en veillant au port des masques faciaux.
Il en va de même des musées, galeries d'art, bibliothèques et centres d'activités pédagogiques qui pourront ouvrir dès mercredi, à condition de montrer patte blanche, "le coronapas".
Alors que toutes les activités sportives en salle sont autorisées avec une jauge de 25 personnes, un plus grand nombre d'écoliers et d'étudiants peuvent désormais reprendre une scolarité plus normale dans la plupart des régions du pays, quoique cette mesure ne s'applique pas à la zone métropolitaine, où l'infection est généralement plus répandue.
Dans les stades, les spectateurs munis du "coronapas" seront autorisés à suivre les matchs assis dans des sections clairement séparées avec un maximum de 500 personnes chacune.
S’agissant des grands rassemblements et événements, un groupe d’experts devra présenter un rapport sur ce sujet dans les semaines à venir.
Ces nouvelles mesures font partie d’un accord politique ayant obtenu, la semaine dernière, le soutien de l’ensemble des partenaires au Folketing, à l’exception d’une formation d’extrême-droite.
En fonction de l’évolution de la pandémie, la jauge des rassemblements publics passera le 6 mai à 25 à l'intérieur et 75 à l'extérieur, puis respectivement à 50 et à 100 le 21 mai, et 100 à l’intérieur le 11 juin, avant son abolition le 1er août.
Alors que le reste de l’Europe examine toujours la possibilité d’introduire ces certificats numériques comme un moyen de sortir du verrouillage d'ici la fin du mois de juin, le Danemark a été le premier à adopter pleinement l'idée.
Contrairement à une grande partie de l'Europe, le royaume scandinave a réussi à éviter une troisième vague et a commencé à assouplir un verrouillage qui a débuté en décembre dernier.
Les taux d'infection et de mortalité du Danemark sont désormais parmi les plus bas d'Europe et les autorités pensent que le coronavirus est sous contrôle.
"Si nous avons pu opérer une réouverture plus large que prévu, c'est parce que nous avons le contrôle de l'infection, que nous avons des tests et un séquençage intensifs et la possibilité d'une fermeture locale", s’est félicité le ministre de la Santé Magnus Heunicke.
Des dizaines de nouvelles installations offrent gratuitement des tests sans rendez-vous une ou deux fois par semaine, tant et si bien que le Danemark affiche un taux de tests par habitant plus élevé que tout autre pays du monde.
Sur les 5,8 millions d’habitants que compte le pays, plus d’un million de personnes ont reçu une première dose de vaccin (18,8% de la population) et 519 119 autres ont reçu une seconde injection.
Il est vrai que, comme dans d'autres pays européens, les difficultés d'approvisionnement ont retardé le déploiement de la vaccination, surtout que le Danemark a complètement arrêté, la semaine dernière, le vaccin d’AstraZeneca.
Il n’empêche que le pays scandinave maintient son intention de vacciner tous les adultes au début du mois d'août.
Pour ce faire, il peut compter sur le contrôle de l’infection grâce à l’adhésion du public et à la politique des tests dans la perspective de renouer avec un semblant de normalité pour les vacances d’été.
D’ici là, beaucoup de pays auront les yeux rivés sur le fonctionnement du "coronapas" danois.