Le Royaume a, en effet, occupé depuis bien longtemps d'importants postes de responsabilité au sein des instances sportives internationales, notamment en la personne de l’ancienne championne olympique, Nawal El Moutawakil, présidente de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) pour les Jeux olympiques 2012, de la commission de coordination des Jeux olympiques d'été de 2016 et vice-présidente du CIO de 2012 à 2016.
Ces dernières années, les responsables marocains ont pris d’assaut différents organes décisionnels sportifs, à la faveur d’une stratégie bien ficelée qui s'appuie sur les orientations Royales visant à consolider l'enracinement du Royaume dans sa profondeur africaine et favoriser la coopération sud-sud.
C'est dans ce contexte que plusieurs responsables marocains ont émergé du lot et pu s'imposer dans les instances dirigeantes d'un certain nombre d'organes sportifs ou y occuper des postes clés. A commencer par le football, avec l'élection du président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), M. Fouzi Lekjaa, au Conseil de la Fédération internationale de football association (FIFA) en passant par la boxe, la lutte, le taekwondo, le cyclisme, ou encore le sauvetage sportif.
Les dirigeants sportifs marocains sont conscients de l'importance de poursuivre cet élan et de conquérir d’autres disciplines.
Pour la présidente de la Fédération royale marocaine de volleyball (FRMV) et de la Confédération africaine de la discipline, Bouchra Hajij, il convient de renforcer la diplomatie sportive à travers une présence marocaine significative au sein des instances africaines et internationales pour peser dans l’élaboration des positions et décisions.
Intervenant lors d'une visioconférence organisée récemment par l’Alliance marocaine des journalistes sportifs (AMJS) sur le thème: "La diplomatie sportive, un levier de plaidoyer pour les causes nationales", elle a mis en relief la nécessité de rompre avec la politique de la chaise vide, estimant que "le sport, qui unifie les visions et rapproche les peuples, constitue une vitrine pour accéder aux centres de décision".
Et de poursuivre que l'investissement dans le sport contribue de manière significative à faire connaître les chantiers de développement en cours au Maroc et à transférer son expérience pionnière au niveau régional et continental.
Les participants à ce séminaire ont également salué hautement l’effort considérable consenti par les autorités publiques pour soutenir les candidats marocains aux postes de décision aux niveaux continental et international, notamment le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports et le Comité national olympique marocain (CNOM).
"Depuis l'accession de SM le Roi Mohammed VI au trône de Ses glorieux ancêtres, le Royaume a conféré à son action diplomatique davantage d’efficience qui s’est traduite par un développement accru, tous azimuts. Dans ce sens, la diplomatie sportive constitue un pan essentiel de la vision royale et une stratégie efficiente visant la consolidation du positionnement du Maroc contemporain dans plusieurs secteurs", a estimé le chercheur en droit constitutionnel et sciences politiques, Atik Essaid.
"Étant un intermédiaire efficace et prompt confortant l’attrait du Royaume dans plusieurs domaines, le Maroc a fait de la diplomatie sportive une vitrine pour son rayonnement continental et international et un outil stimulant la croissance économique, industrielle, touristique et autres", a-t-il déclaré à la MAP.
D’autre part, a-t-il poursuivi, ce soft power sportif se veut un mécanisme diplomatique à même de conforter le leadership du Royaume dans les fora internationaux, notamment en matière de préservation des acquis nationaux, à leur tête la question de l’intégrité territoriale du Royaume.
Cette dynamique s’est également manifestée à travers l’organisation dans le Royaume de plusieurs évènements sportifs, à l’instar du Mondial des clubs de football en 2013 et 2014, du Championnat d’Afrique des Nations des joueurs locaux (CHAN) en 2018, de la phase finale de la première ligue africaine féminine de football en 2021, outre la candidature du Maroc pour abriter les finales de la Ligue des Champions et de la Coupe de la Confédération africaine.
Décidément, le point culminant de ce soft-power marocain s’est traduit le mois dernier lors de la 43è assemblée générale ordinaire et élective de la CAF, quand M. Lekjaa a présenté un amendement aux statuts de la CAF, approuvé à l’unanimité, stipulant que seuls les représentants des pays indépendants et membres de l’ONU sont admis au sein de la CAF.
Nul ne peut nier l’importance géopolitique du sport dans l’ère contemporaine. Il s'agit désormais d'un outil qui permet d'unifier les peuples et les visions. Il sied donc de tirer profit de cette forte représentativité marocaine à l’international pour conforter le positionnement du Maroc sur l'échiquier international, et soutenir l'organisation de grandes compétitions sportives dans le Royaume.