Cette interdiction qui prend effet du 6 au 17 mai, vise à éviter les déplacements non essentiels à dizaines des millions de citoyens qui se précipitent chaque année dans les gares, les aéroports et sur les routes du pays, pour rejoindre leurs familles. En 2019, plus de 30 millions d'Indonésiens ont quitté les grandes villes pour célébrer Aid Al Fitr au niveau de leurs villes natales.
Alors que des exceptions pourront être faites pour ceux qui peuvent justifier un déplacement urgent, certaines personnes ont quitté leurs lieux de résidence avant que l'interdiction n'entre en vigueur. Une donnée confirmée par l'augmentation du flux de voyageurs dans les avions, bateaux et trains trois jours avant la deadline du gouvernement. Ainsi, entre le 6 et le 9 mai plus de 240.000 véhicules ont quitté la capitale indonésienne.
Moins chanceux, plus de 100.000 conducteurs ont vu leurs projets de retrouvailles familiales avortés durant la dernière semaine du Ramadan. Ils étaient contraints de faire demi-tour pour avoir omis de produire les permis de déplacement au niveau des points de contrôle routiers. Ces plans "d'évasion" étaient fortement attendus, surtout que des sondages effectués par le gouvernement indonésien ont révélé qu'entre 10 et 11 millions de personnes étaient décidées à braver les restrictions en vigueur durant le Mudik.
En effet, à la veille de l'Aid la détection des contrevenants a été resserrée avec la mobilisation d’une équipe conjointe de plus de 150.000 membres de la police, de l'armée indonésienne (TNI), de l'Agence de l'ordre public (Satpol PP) et du ministère des Transports déployée pour valider les déplacements des citoyens indonésiens au niveau des grandes villes du pays.
En parallèle, le Comité de gestion de la Covid-19 et de redressement économique national (KPCPEN) a appelé les citoyens à abandonner leurs projets de retour à la maison et à se conformer aux restrictions de mobilité interrégionale imposées par le gouvernement.
Et ce n’est pas tout, le gouvernement indonésien a également imposé des sanctions strictes à ceux qui défient l'interdiction de Mudik, une mesure drastique visant à dissuader les plus têtus des voyageurs afin de contenir la transmission de la Covid-19 dans le plus grand pays de l’Asie du Sud-Est.
En vertu de la même réglementation, les véhicules des contrevenants ne sortiront pas indemnes. De lourdes sanctions leur seront infligées ainsi qu'à leurs conducteurs qui feront face à des amendes conséquentes et pourront même voir leurs permis de conduire révoqués.
Malgré toutes ces restrictions, l’Indonésie redoute une recrudescence majeure du nombre d'infections liées à la Covid-19. Selon des données du ministère de la Santé, les cas positifs en tendance à augmenter dans les deux semaines suivant un jour férié ou un rassemblement public de masse.
Cet archipel de Sud Est asiatique a enregistré près de 2 millions de cas de Covid-19 et plus de 47.000 morts, selon les statistiques officielles. Mais le faible taux de test fait craindre un bilan plus lourd.
Figurant parmi les pays d'Asie les plus touchés par la pandémie, Jakarta a exprimé son ambition de vacciner plus de 181 millions d'habitants sur les 270 que compte le pays dans l'espoir de garantir une immunité collective.