"Le modèle de développement proposé dans ce rapport n'est ni une solution miracle aux dysfonctionnements relevés, ni une compilation de politiques sectorielles et encore moins un mode d'emploi pour un programme gouvernemental ou partisan", relève la synthèse de ce rapport qui est une réponse au mandat que Sa Majesté le Roi a confié à la CSMD.
Ce modèle s'inscrit dans le cadre constitutionnel existant, en phase avec l'organisation des pouvoirs qu'il définit et lui apporte une vision du développement qui tend à rendre effectives les promesses de la Constitution, précise la même source.
Le modèle se nourrit aussi de l'histoire multiséculaire du Royaume, qui a forgé l'identité nationale et l'a enrichie de multiples affluents culturels, et érige le citoyen marocain en acteur autonome qui prend en charge son destin.
Cette profondeur historique, qui fonde les spécificités du Maroc en tant que carrefour des civilisations et terre de paix, de dialogue et de coexistence, le prédispose aussi à contribuer activement à la construction du nouveau monde. Un monde, ébranlé par la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19), dont les contours post-crise se profilent à peine à l'horizon.
D'après le document, le modèle de développement est conçu par des Marocains, avec les Marocains et pour les Marocains. Il résulte d'une interaction large avec plusieurs franges de la population sur leurs lieux de vie, notamment dans les territoires les plus reculés du pays.
Ce modèle incarne une manière rénovée de concevoir le développement. Il s'agit d'une manière plus participative qui associe tous les acteurs et démontre qu'un "débat franc et responsable" sur l'avenir du pays est possible avec les citoyens et les acteurs du développement et qu'il peut déboucher sur des propositions constructives et adaptées aux réalités du terrain.
Cette approche a également permis de mesurer la soif de participation, d'inclusion et d'autonomisation, notamment chez les jeunes qui espèrent se voir doter des moyens pour décider par eux-mêmes de leur chemin de vie.
Ainsi, la synthèse indique que le nouveau modèle est une proposition pour un chemin de développement, un appel général à la mobilisation et au travail pour construire, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc tel que l'ensemble des citoyens le souhaite collectivement. Sa réussite exige une nouvelle forme d'organisation collective permettant à toutes les Marocaines et à tous les Marocains, dans leur diversité et leur richesse, de travailler ensemble pour les mêmes objectifs et de vivre dignement.
S'appuyant sur les acquis du Royaume et puisant sa matière dans une démarche d'écoute et de consultation inédite par son ampleur, le rapport de la CSMD s'articule autour de trois grandes parties portant sur "le Maroc d'aujourd'hui et le monde à venir", "le nouveau modèle de développement: le Maroc de demain" et "les leviers du changement".
Ledit rapport met en avant le potentiel de développement exceptionnel dont dispose le Maroc. Fort de son unité autour de SM le Roi, garant des intérêts supérieurs de la Nation, de sa stabilité et de ses choix démocratiques, le Maroc est en capacité de mobiliser sa population et toutes ses forces vives, dans leur pluralité, pour se projeter collectivement vers une nouvelle ambition de développement.
Les atouts que lui confèrent sa position géographique, son histoire multiséculaire, son capital immatériel singulier ainsi que le potentiel de ses femmes et de ses hommes prédisposent le Royaume à devenir un pays pionnier dans l'action au service du bien-être de ses citoyens et de la construction d'un monde meilleur, fait valoir la même source.
Un monde pacifié ouvert au dialogue et à la coopération, un monde respectueux de la dignité humaine, soucieux de la préservation de la diversité des écosystèmes naturels et des équilibres écologiques, précise la CSMD.
Partant de ces atouts, le nouveau modèle de développement propose comme ambition commune celle d'un Maroc prospère, d'un Maroc des compétences, d'un Maroc inclusif et solidaire, d'un Maroc durable et d'un Maroc de l'audace.
Cette ambition appelle en substance à mobiliser toutes les potentialités du pays en mettant l'humain au cœur des priorités des politiques publiques, aussi bien porteur que bénéficiaire de la marche de développement.
Elle est en phase avec les attentes pressantes exprimées par des citoyens en quête de participation, de capacitation et de reconnaissance.
A cet effet, la CSMD fait savoir qu'il est proposé que cette ambition soit "traduite en objectifs de développement ciblés, ambitieux mais tout à fait à la portée", qui propulseraient le Royaume dans beaucoup de domaines dans le tiers supérieur des différents classements mondiaux des Nations d'ici 2035 et qui lui permettraient de consacrer davantage sa vocation de modèle dans sa région et bien au-delà.
Parmi ces objectifs, figurent le doublement du produit intérieur brut par habitant à l'horizon 2035, une maîtrise des apprentissages de base à la fin du cycle primaire par plus de 90% des élèves, l'augmentation du nombre de médecins par habitants pour atteindre les normes de l'OMS, la réduction à 20% de la part de l'emploi informel, l'élargissement du taux de participation des femmes à 45%, contre 22% en 2019, un taux de satisfaction des citoyens envers l'administration et les services publics de plus de 80%.
Cette ambition requiert la mobilisation pleine et entière de compétences nationales et locales, qui doivent être mieux préparées et outillées pour relever les défis du développement, dans un contexte devenu de plus en plus complexe et imprévisible, selon la synthèse accessible sur le site web de la CSMD.