M. Bouden, qui était l'invité de la Radio d'Information Marocaine (RIM RADIO), a mis en relief les implications profondes de la position américaine qui s'articule autour de quatre éléments de base, dont le premier porte sur l'adoption par l'administration américaine de la carte complète du Maroc, incluant son Sahara, dans tous les documents et les institutions américains, l'enregistrement du décret présidentiel dans l'"Office of the Federal Register" des États-Unis, qui est une source pour tous les documents officiels, l'information des États membres du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations Unies de la décision américaine et sa diffusion au niveau des différentes composantes de la communauté internationale, des bureaux des Nations Unies de par le monde et des missions diplomatiques américaines établies à l'étranger.
Le politologue a également cité l'organisation par le Maroc et les États-Unis d'une réunion ministérielle en présence de représentants de plus de quarante pays, portant sur l'appui à la pertinence de l'initiative d'autonomie des provinces du sud, qui demeure l'unique solution pratique et durable au différend régional artificiel autour de la question Sahara marocain.
Concernant le deuxième élément, le politologue a souligné que la position renouvelée des Etats-Unis sur la souveraineté du Maroc sur son Sahara est "une décision d'État et non une décision d'une personne, comme le prétendent certains".
Abordant le troisième élément, M. Bouden a expliqué que la décision américaine n'est pas "une décision de circonstance", comme le pensaient certaines parties, mais représente plutôt une "vision institutionnelle fondée sur un ensemble de convictions politiques, historiques, sécuritaires et diplomatiques et des facteurs décisifs dans les relations maroco-américaines", ajoutant que le quatrième élément repose sur une vision d'avenir et sur le rôle régional du Maroc, en tant que puissance dans la région. "Toute position américaine devra veiller à ne pas nuire à l'essence des relations maroco-américaines", a-t-il soutenu.
Pour le politologue, la position de Washington "brise les illusions de certaines parties qui pariaient sur le changement de la décision américaine et met un terme à leurs allégations".
Il a mis en évidence les constantes qui régissent les relations maroco-américaines, en précisant que la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara représente un enjeu essentiel dans ces relations.
En dépit des manœuvres de la diplomatie algérienne et sa tentative de porter atteinte à la souveraineté d'un pays voisin, la déclaration du porte-parole du Département d’État affirmant que la position des USA sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara reste "inchangée" a porté un coup douloureux aux objectifs, ambitions et aspirations des ennemis de l'intégrité territoriale du Royaume, tant au niveau institutionnel, diplomatique ou médiatique.
Le politologue a, d'autre part, fait observer qu'il y a un nouvel aspect de la diplomatie marocaine, un aspect éclairé par les Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI qui a tracé les contours de la diplomatie du Royaume, s'appuyant sur «la dualité clarté-ambition».
Il a relevé que la diplomatie marocaine prône la politique du réalisme, la mobilisation et l’élucidation de la position marocaine, faisant constater qu'il existe aujourd'hui des acteurs internationaux conscients de l'importance et la pertinence de l'initiative d'autonomie, ainsi que des contacts que le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, entreprend en permanence, que ce soit par visioconférence ou de façon directe dans les forums internationaux.
Par ailleurs, l’analyste a mis l’accent sur la reconnaissance du rôle de premier plan que joue le Maroc dans diverses questions mondiales, notamment l'immigration et la lutte contre le terrorisme ou le crime organisé, notant dans ce sens que le Royaume abrite aujourd’hui des structures internationales et régionales au service de la paix et de la résolution des conflits.
La diplomatie marocaine est devenue une force de frappe dans son environnement régional en offrant des opportunités de paix et en contribuant à créer un climat de stabilité et de développement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a-t-il enchainé, faisant remarquer dans ce cadre que les résultats accomplis reflètent le travail de coordination de cette diplomatie mais aussi un style pratique, une détermination et un engagement sans faille, particulièrement en ce qui concerne les intérêts vitaux et la souveraineté du Royaume.
Sur un autre registre, le politologue a noté que l'exercice «African Lion 2021» constitue un indicateur important de l'évolution de l'environnement stratégique et un exemple illustrant la force de la coopération militaire entre Rabat et Washington et reflétant un partenariat à long terme pour renforcer la paix et la sécurité dans la région.
Abordant le volet économique, M. Bouden a souligné que les investissements américains au Sahara marocain, notamment dans la ville de Dakhla, feront de la région un centre stratégique du partenariat Maroc-USA vers le continent africain.
Il a indiqué dans cette optique que les autorités américaines sont conscientes que le Sahara marocain est plein de vie, que ce soit au niveau de la navigation aérienne ou maritime, notant que l’ouverture de consultants étrangers au Sahara marocain, dans les villes de Laâyoune ou Dakhla, et les projets programmés dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) reflètent la sécurité et la stabilité des provinces du Sud.
La délégation américaine qui a visité le Sahara marocain a constaté de près le grand développement que connaissent les provinces du sud du Royaume, que ce soit au niveau de la sécurité, de la stabilité et de développement ou en matière des droits de l'homme, a-t-il poursuivi.
Ces développements ouvrent de nouvelles perspectives pour les relations maroco-américaines qui créeront des opportunités économiques et d’emploi au Sahara marocain en vue de faire de cette région non seulement une capitale diplomatique mais aussi un pôle d’attraction en Afrique de l'Ouest et du Nord, a conclu le politologue.