Ainsi, l'économie turque a été rythmée, cette année, par les annonces successives de la Banque centrale de baisses des taux d'intérêt, entraînant en conséquence une hausse de l'inflation, qui a dépassé 85 % en octobre, soit son niveau le plus élevé depuis la fin des années 1990.
Dans ce sillage, la Banque centrale turque a opté pour une politique monétaire particulière via l’abaissement des taux d'intérêt, à rebours de la politique suivie par ses homologues du G20, où ces taux sont souvent relevés pour juguler la hausse des prix.
D'autre part, la livre turque a continué à se déprécier face à la monnaie américaine, perdant plus de 28% de sa valeur se situant à environ 18,60 lires pour un US dollar.
Par ailleurs, un air de soulagement a soufflé sur le pays avec la reprise du tourisme, secteur vital de l'économie turque, qui a retrouvé ses niveaux d'avant la pandémie de la Covid-19. Le pays a reçu plus de 40 millions de touristes au cours de l'année, soit une hausse de 87% par rapport à l'année dernière, pour des recettes s'élevant à environ 35 milliards de dollars.
En outre, l'année qui tire à sa fin a été marquée par un contexte international particulier pour la Turquie, notamment avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, ainsi que par la poursuite du processus de reprise des relations diplomatiques avec l'Arménie et Israël.
Ainsi, depuis février 2022, date du déclenchement de la guerre d'Ukraine, la Turquie, voisine de l'Ukraine sur la Mer Noire, s’est employée à contenir les répercussions du conflit en proposant sa médiation à Moscou et à Kiev, d'autant plus qu'Ankara entretient des relations étroites avec ces deux pays et rejette l’idée d'appliquer des sanctions contre la Russie.
Et même si ses efforts ne sont pas parvenus jusqu'à présent à faire taire le bruit des canons, la Turquie a réussi, en coopération avec les Nations unies, à conclure un accord entre Moscou et Kiev pour faciliter l'exportation des céréales ukrainiennes de la Mer Noire, évitant ainsi les répercussions néfastes d’une crise alimentaire à grande échelle.
Ankara a en outre poursuivi ses efforts visant à ouvrir une nouvelle page dans ses relations avec Erevan, et de mettre un terme aux différends passés avec Tel-Aviv.
Sur le plan sécuritaire, suite à l'attentat terroriste perpétré à Istanbul en novembre dernier, faisant six morts et 81 blessés, la Turquie a lancé une opération militaire d'envergure dans le nord de la Syrie et de l'Irak afin de détruire les bases des organisations "YPG" et "PKK", qu'elle accuse d’être derrière cet attentat.
Par ailleurs, les yeux des Turcs, des observateurs et des forces politiques seront rivés sur le mois de juin 2023, date des élections législatives et présidentielles.
Jusqu’à présent, l'actuel président, Recep Tayyip Erdogan, demeure l’unique candidat à avoir annoncé sa candidature pour briguer un nouveau mandat.