“Nous sommes profondément préoccupés par les propos tenus par le président tunisien concernant la migration des subsahariens vers la Tunisie ainsi que les informations faisant état d'arrestations arbitraires de migrants ces dernières semaines”, a indiqué le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price.
En réponse à une question sur la décision de la Banque mondiale de suspendre son partenariat avec la Tunisie, M. Price a souligné que son pays est tout aussi “inquiet” par les rapports faisant état de violences contre les migrants d’Afrique subsaharienne.
“Nous appelons les autorités tunisiennes à respecter leurs obligations en vertu du droit international pour protéger les droits des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants”, a ajouté le porte-parole de la diplomatie américaine lors de son point de presse.
Les propos du président tunisien “ne correspondent pas à la longue histoire de la Tunisie en matière de générosité, d'accueil et de protection des réfugiés, de demandeurs d'asile et de migrants”, a-t-il dit.
“Nous encourageons les autorités à coordonner avec les organisations humanitaires internationales pour faciliter un retour sûr, digne et volontaire des migrants qui souhaitent retourner à leur pays d’origine”, a affirmé le responsable américain.
Le Groupe de la Banque mondiale a décidé de suspendre sa coopération avec la Tunisie, après que les déclarations du président tunisien sur les migrants subsahariens aient déclenché une vague de violences à caractère raciste.
Dans une note envoyée dimanche soir au personnel, le président de la Banque mondiale, David Malpass a déclaré que "la sécurité et l'inclusion des migrants et des minorités font partie des valeurs fondamentales d'inclusion, de respect et d'antiracisme de notre institution sous toutes leurs formes."
"Les commentaires publics qui attisent la discrimination, l'agression et la violence raciste sont totalement inacceptables", a ajouté le président de la Banque mondiale.
Pour sa part, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a souligné que l’organisation internationale “condamne sans réserve" toute incitation à la haine raciale.
“Je peux seulement dire que nous condamnons sans réserve toutes les déclarations xénophobes et racistes" qui visent à attiser la haine raciale, a indiqué le porte-parole de l'ONU, en réponse à une question sur les déclarations du président tunisien Kais Saied à propos des migrants africains.
“Nous sommes très préoccupés par la vague d'arrestations que nous avons constatée et les arrestations arbitraires, qui concernent en particulier l'opposition politique, la société civile, les journalistes, ainsi que la répression croissante à l'égard des migrants”, a poursuivi M. Dujarric lors de son point de presse quotidien.