Ce ralentissement, qui traduit une année 2023 difficile pour l’activité économique dans les pays de l’Afrique subsaharienne, est dû au choc inflationniste consécutif à la guerre en Ukraine qui a conduit au relèvement des taux d’intérêt partout dans le monde, provoquant un ralentissement de la demande internationale, des spreads élevés et des pressions persistantes sur les taux de change, explique le FMI.
Pour ce qui est de l’année 2024, la région devrait rebondir, avec une croissance atteignant 4,0%, du fait d’une reprise dans les 4/5 des pays d’Afrique subsaharienne, et avec de solides performances dans les pays à faible intensité de ressources, indique le rapport, ajoutant que les déséquilibres macroéconomiques devraient s’améliorer également, car l’inflation diminuerait dans la majeure partie de la région et les finances publiques seraient progressivement mises sur des bases plus viables.
Toutefois, le rebond n'est pas garanti, relève le FMI, notant qu’un ralentissement des efforts de réforme, une montée de l’instabilité politique dans la région ou des risques extérieurs baissiers (notamment liés au ralentissement de la Chine) pourraient miner la croissance.
En outre, quatre nuages se profilent à l'horizon qui nécessitent une action politique déterminée face à des compromis difficiles : Premièrement, l'inflation est encore trop élevée. Elle est à deux chiffres dans 14 pays et elle reste supérieure à l’objectif dans la plupart des pays ayant des objectifs explicites. Deuxièmement, la région continue de faire face à d'importantes pressions sur les taux de change.
Troisièmement, les vulnérabilités liées à la dette sont élevées. La crise du financement n’est pas terminée, car les taux d’emprunt restent élevés et le renouvellement de la dette constitue un défi et la moitié des pays à faible revenu de la région courent un risque élevé ou sont en surendettement.
Enfin, alors que la reprise est en cours, les divergences économiques au sein de la région se creusent – en particulier: les revenus par habitant dans les économies à forte intensité de ressources restent faibles, ajoute le rapport.