Intervenant lors d’une session plénière sur le thème "L’avenir des partenariats stratégiques et du multilatéralisme", la présidente de l’Association Europartenaires, Mme Elizabeth Guigou, a fait observer que "l’ordre mondial qui a été établi par les Etats-Unis et les vainqueurs de la 2ème Guerre Mondiale, y compris l’Union Soviétique, est profondément ébranlé aujourd’hui".
Mme Guigou a expliqué que le multilatéralisme est plus nécessaire que jamais au moment où le "monde se fragmente avec une tendance mondiale de repli sur soi".
"On ne peut trouver les solutions que dans la coopération" pour résoudre les défis mondiaux comme le changement climatique et la révolution numérique, a-t-elle souligné, avertissant qu’on "ne peut plus avoir de partenariats déséquilibrés entre le Nord et le Sud".
Abondant dans ce sens, l’ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Mme Ana Palacio, a soutenu qu’il "faut revoir notre définition du multilatéralisme en donnant la parole au Sud".
"Le monde a changé, il faut assimiler cela", a-t-elle martelé, notant que le système multilatéral est fondé sur un paradigme, à savoir la paix comme but ultime.
De son côté, le président exécutif du Newbridge Advisory (Royaume Uni), M. John Sawers, a appelé à une réforme du Conseil de sécurité des Nations-Unies, qu’il a jugé "inefficace".
Les conflits et les crises que connaît le monde aujourd’hui ont démontré l’inefficacité du Conseil de sécurité sous sa forme actuelle, d’où la nécessité de l’élargir, a-t-il plaidé.
Pour sa part, le Conseiller militaire au sein du Bureau des affaires militaires du Département des opérations de paix de l’ONU, M. Birame Diop, a affirmé qu’il faut démontrer au grand public quelle est "la valeur ajoutée" du multilatéralisme.
Pour cela, a-t-il dit, il faut souligner les risques qui sont liés aux autocraties, au populisme, au nationalisme et à l’extrémisme.
"Il faut choisir entre le multilatéralisme, qui est peut-être la solution la moins mauvaise pour résoudre nos problèmes mondiaux, et l’autocratie qui nous a mené vers des impasses à travers l’histoire", a relevé M. Diop.
La 12ème édition de la conférence internationale annuelle du Policy Center for the New South (PCNS) "The Atlantic Dialogues", s'est ouverte, jeudi, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Axée sur le thème "A More Assertive Atlantic: Its Meaning for the World" (Un Atlantique plus affirmé : sa signification pour le monde), cette édition rassemble plus de 400 invités issus de 80 nationalités différentes du bassin atlantique pour discuter une variété de sujets économiques et géopolitiques, reflétant les mutations d'un Atlantique élargi et plus intégré à travers des échanges francs, informels et factuellement informés, favorisant des discussions susceptibles de déboucher sur des actions concrètes.