Initiée sous le thème "Écrire l’entre-deux", cette rencontre a permis à des écrivaines africaines de revenir sur les principales thématiques de leurs derniers ouvrages, ainsi que sur l'influence de l’immigration sur leurs parcours.
A travers leurs ouvrages, ces écrivaines ont essayé de démontrer à quel point l’écriture est un moyen efficace qui permet de transcender les barrières géographiques pour donner une voix aux premières générations d’immigrés, souvent négligées dans le monde de la littérature, mais aussi pour parler de sujets tabous ou pour mettre en avant les différences entre l’Afrique et l’Occident.
Née à Paris de parents mauritaniens, l'écrivaine Fanta Dramé, est revenue sur son ouvrage “Ajar-Paris” dans lequel elle mène une réflexion profonde autour du parcours migratoire de son père, en recueillant ses paroles et en allant jusqu’à refaire l'itinéraire qu’il a suivi pour ce rendre en France.
Souhaitant “maintenir l’héritage” de la parole de son père, celle qui est également enseignante à Pantin en Seine-Saint-Denis, a dit avoir pensé à écrire ce livre après avoir perdu sa grand-mère paternelle en 2013 et s’être rendue au village de son père (Ajar), où elle a constaté un réel décalage avec Paris.
De son côté, la romancière et nouvelliste marocaine Leila Bahsain a expliqué que son troisième roman “Ce que je sais de monsieur Jacques”, dont les faits se déroulent à Marrakech, vise à sensibiliser les lecteurs au sujet des violences faites aux enfants, à travers une construction de personnages assez complexe illustrant un rapport dominé-dominant, tant sur le plan économique, que culturel et social.
De son côté, la romancière, poétesse et essayiste camerounaise Boum Hemley, a détaillé les volets importants de son dernier roman “Le rêve du pêcheur”, qui évoque les vies de Zacharias, pêcheur dans un village côtier du Cameroun et de son petit-fils, Zack, devenu psychologue clinicien à Paris.
L’écrivaine a fait savoir que son œuvre tente de raconter les singularités de ces deux destins et de montrer à quel point “nous portons tous un entre-deux”.
Fondé par Mahi Binebine (écrivain et artiste plasticien), Fatimata Wane-Sagna (journaliste), Hanane Essaydi (universitaire) et Younès Ajarraï (entrepreneur culturel) et porté par l’association « We Art africains », le Festival du Livre Africain se veut une célébration éloquente de la littérature et de la culture africaines est un rendez-vous culturel d’envergure qui rassemble des écrivains, des penseurs et des intellectuels d’Afrique, de ses diasporas et de ses descendants.
Pour cette deuxième édition du festival, la programmation propose des thématiques reflétant l’actualité scientifique et éditoriale de l’Afrique et consacre une place particulière à la réactivation et à la consolidation des mémoires et des liens qui unissent tous les Africains partout où ils se trouvent.
Ainsi, le festival connaît la présence de plusieurs figures de la littérature africaine tels que José-Eduardo Agualusa (Angola), Abdelkader Benali (Maroc), Souleymane Bachir Diagne (Sénégal), Ali Benmakhlouf (Maroc), Sophie Bessis (Tunisie), Siham Bouhlal (Maroc), Yasmine Chami (Maroc), Touhfat Mouhtare (Comores), Wilfried N’Sondé (République du Congo), Saad Khiari (Algérie) et Mia Couto (Mozambique).