Lors de cette rencontre, qui s'est déroulée en présence notamment du gouverneur de la province de Nador, Jamal Chaarani, des présidents de la Chambre d’Agriculture de l’Oriental et de la Confédération marocaine de l'Agriculture et du développement rural, avec la participation des agriculteurs du périmètre irrigué de la Moulouya, des professionnels, des élus et plusieurs responsables du ministère, l'accent a été mis sur les projets structurants de sécurisation des ressources en eau d’irrigation pour la Moulouya, particulièrement le projet de dessalement de l’eau de mer de Nador.
Il s'agit aussi d'informer et sensibiliser les agriculteurs et les organisations professionnelles sur les enjeux et l’intérêt de ce projet qui permet de renforcer la résilience de l’agriculture dans la région et la préservation des sols et des ressources hydriques.
Ce projet de partenariat public-privé s’inscrit dans le cadre du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027, développé conformément aux Hautes Orientations Royales, pour gérer la problématique de la raréfaction des ressources hydriques.
De même, il vise la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de la région, la pérennisation des investissements et le renforcement des ressources en eau pour l’irrigation du périmètre de la Moulouya. Il permettra l’irrigation des cultures à haute valeur ajoutée et offrira des perspectives prometteuses pour une agriculture irriguée plus productive, compétitive et durable dans la région.
La capacité à terme de la future station de dessalement de l’Oriental est de 250 millions m3 (Mm3)/an dont 140 Mm3 destinés à l’eau potable et 110 Mm3 à l’irrigation de près de 30.000 ha, aussi bien dans les périmètres irrigués existants que pour le développement des zones d’extension des superficies irriguées dans la zone.
Dans une déclaration à la presse, M. Sadiki a indiqué que cette rencontre se veut une occasion pour échanger avec les agriculteurs et les professionnels de la région de l'Oriental, notamment au niveau du périmètre irrigué de la Moulouya, en vue de penser des solutions adéquates concernant la problématique de l'eau et de l'eau d'irrigation, ainsi que l'accélération des projets structurants relatifs à la gestion économe des ressources en eau.
À cet égard, le ministre a mis en avant l'importance du projet de dessalement de l’eau de mer de Nador en tant que moyen efficace de lutter contre le stress hydrique dans la région de l’Oriental, laquelle s'est vue accorder une priorité en la matière.
"L'objectif étant d'irriguer 30.000 ha par le dessalement de la mer dans le bassin de la Moulouya, notamment dans les provinces de Nador, Berkane et Driouch", a-t-il expliqué, soulignant l'implication de tous les professionnels et agriculteurs dans ce projet, et l'accélération de sa mise en œuvre.
L’agriculture irriguée dans le périmètre de la Moulouya, principal pourvoyeur de richesses et d’emplois de la Région, connaît des déficits structurels en eau, sous l’effet conjugué des changements climatiques et la compétition sur l’eau entre l’agriculture et les grandes villes de la Région, menaçant la durabilité de l’agriculture irriguée dans ce périmètre.
Pour faire face à la raréfaction des ressources en eau conventionnelles de la région et pour préserver les acquis de l’agriculture irriguée dans le périmètre de la basse Moulouya, les pouvoirs publics ont mis en place des solutions structurantes visant à renforcer et à diversifier l’offre hydrique et à rationaliser les usages de l’eau.
Il s’agit notamment, de la surélévation du barrage Mohamed V pour une meilleure régularisation des ressources en eau de surface, le dessalement de l’eau de mer pour renforcer et diversifier l’offre hydrique, la déconnexion et la modernisation des systèmes d’adduction de l’eau potable des canaux d’irrigation pour réduire les pertes en eau, la modernisation des réseaux d’irrigation et la reconversion massive à l’irrigation localisée pour faire des économies d’eau et améliorer la productivité agricole.
À noter que la région de l'Oriental est alimentée principalement par le complexe des barrages Mohamed V - Mechraâ Hammadi faisant partie du bassin de la Moulouya. Ce complexe sert à l'approvisionnement en eau potable de la région ainsi qu'à l'irrigation d'importants périmètres agricoles de la basse Moulouya, sur plus de 69.000 ha.