Intervenant lors d'un panel sous le thème "De quels médias avons-nous désormais besoin ?", ces professionnels des médias ont été unanimes à relever que les réseaux sociaux deviennent un support a part entière pour améliorer la qualité et que le digital "n’est qu’un outil pour améliorer la productivité et proposer un contenu ciblé et crédible".
A cet égard, Nawfal Raghay, Directeur général du groupe Chada, a estimé qu’il ne faut pas voir le digital comme une "panacée" pour recréer un secteur, notant que le digital n'est qu'un outil et un moyen permettant d'améliorer la productivité et d'affiner le ciblage quand il s'agit d'annonces publicitaires et de faciliter le travail aux créateurs de contenu.
L'ancien Directeur général de la HACA a souligné qu’il "ne faut pas se mettre en concurrence des réseaux sociaux", mais avoir une "marge d’avance sur ces réseaux", expliquant qu’avec l'expérience accumulée par les médias classiques, ils sont mieux outillés pour représenter et mettre en valeur l'identité marocaine.
Dans ce sens, M. Raghay a mis l’accent sur l’importance pour les médias de faire preuve d'intelligence dans la conception du contenu, estimant que les échéances importantes de la Coupe du Monde 2030 et de la coupe d’Afrique 2025 sont une occasion idoine pour que les médias classiques puissent s’illustrer.
Pour sa part, Khalid Belyazid, directeur de publication de l’économiste et Atlantique Radio a relevé que les journaux et les produits audiovisuels sont appelés à s'adapter au monde actuel "fortement digitalisé", estimant qu’il y a une "foule de publications" dans la mesure où tout le monde peut s’improviser journaliste.
Aujourd'hui, il faut avoir de forte valeur ajoutée pour pouvoir s'imposer et il n'y a pas d'autre issue que d'être bon et de bien connaître son métier aussi bien l’aspect information que celui de divertissement pour bien briller, a-t-il fait remarquer.
"On ne peut pas faire de la promotion de produits et de l'information d’où l’importance de réglementer le secteur", a dit M. Belyazid, notant qu’à partir du moment où on entreprend une action du domaine public, "il faut respecter les règles de déontologie et de protection du consommateur".
Pour lui, il est impératif de protéger les contenus et les articles des journaux dans le cadre de la protection des droits d'auteur, estimant que malgré la crise économique, "les médias classique peuvent toujours valoriser leurs produits tant ils sont de qualité".
De son côté, Yata Zouhair, directeur de publication de la Nouvelle tribune, a souligné qu’aujourd'hui le Maroc se développe, et "on a besoin des médias qui développent la qualité et le professionnalisme" de leur travail pour se différencier de tous les produits qui sont disponibles sur internet.
Selon lui, pour suivre la tendance sans tomber dans la médiocrité, il convient de choisir son combat dans la mesure où on ne peut pas être pertinent dans tous les sujets.
À cet égard, M. Zouhair a plaidé pour l’investissement dans la qualité du contenu, et pour accorder davantage d’opportunités aux jeunes qui maîtrisent mieux les codes d'aujourd'hui.
Quant à El Mehdi Allabouch, directeur général "Horizon press", il a relevé que la presse a connu une baisse sur les plans économique et de l’audience avec l'évolution des réseaux sociaux et de l'intelligence artificielle et d'autres intrants, assurant que la presse marocaine est capable de relever ces défis.
Dans ce sens, le professionnel a mis l’accent sur l’importance d’intégrer les réseaux sociaux comme un support à part entière et d’utiliser l'intelligence artificielle pour réduire le temps du travail et améliorer la quantité et la qualité.
Nasri Nasredine, journaliste au sein de "La nouvelle Tribune" et "Canal+" a, quant à lui, relevé que les médias classiques sont appelés à s’adapter en proposant un produit de qualité, notant qu'un produit de qualité requiert des journalistes experts dans leurs domaines.
"Il est nécessaire d’aller sur les Safety Brand en s'appuyant sur des journalistes qui apportent de la crédibilité et de l’expertise", a-t-il dit.
L’édition 2024 des Impériales, un haut lieu de rencontre des professionnels de l’industrie de la communication, du marketing et des métiers connexes, invite à la réflexion autour de l'identité marocaine, ses racines, ses assets et sa force inspirationnelle.