Lors d’un panel sous le thème "L’industry dialna : ila khyabet daba teziane ? " (Notre industrie : va-t-elle vers le meilleur ?), les participants ont mis l’accent sur la transformation profonde du secteur de la communication au Maroc avec l'émergence de l’IA et l'intégration subtile de la culture locale offrant une touche authentique qui différencie les campagnes marocaines des productions mondiales.
Dans ce sens, la directrice générale de Shem’s Publicité, Lamia Ajana, a affirmé que l’IA est devenue un partenaire quotidien offrant une assistance précieuse en accélérant les processus de travail et de réflexion, notant toutefois que l'expertise humaine reste indispensable pour une utilisation optimale de cette technologie.
Ainsi, l'intégration des aspects culturels et locaux revêt une importance croissante pour créer des campagnes publicitaires efficaces et authentiques, a-t-elle relevé, estimant que la création d'une publicité réussie repose sur un équilibre délicat entre créativité et efficacité.
Selon elle, il est crucial de répondre aux objectifs commerciaux tout en satisfaisant les attentes des clients ou des annonceurs, une équation qui demande une approche stratégique et une compréhension profonde du marché et des publics cibles.
Et de souligner le rôle des réseaux sociaux dans le renforcement des stratégies publicitaires en offrant une plateforme pour écouter activement les préférences et les tendances du public.
De son côté, le responsable de la communication de marque à l'Université Mohammed Polytechnique VI (UM6P), Ali Boujena, a indiqué que la créativité demeure un pilier essentiel dans le domaine de la publicité et de la réalisation, notamment avec l'avènement des réseaux sociaux, où de nouveaux talents ont émergé, puisant dans le riche patrimoine culturel marocain.
Ces plateformes ont joué un rôle crucial en mettant en lumière la diversité et la richesse de la culture locale, a-t-il souligné, notant que le retour aux sources est devenu une tendance qui permet d’ancrer la publicité dans le vécu marocain.
Et de poursuivre qu’il est primordial de s'inspirer de cette réalité pour créer des concepts publicitaires forts et authentiques, véritables reflets de l'identité marocaine, dans l'objectif de créer des publicités qui incarnent pleinement l'identité sociétale du Maroc.
Pour sa part, la directrice générale de Mashup, Mounia Chkouri, a mis en lumière l’émergence notable de talents exclusivement marocains renouant avec les racines profondes de la culture marocaine, ce qui reflète une tendance de retour aux sources et une volonté de s'approprier et de célébrer l’identité culturelle du pays.
"Dans le domaine de la publicité, bien que de nombreuses idées novatrices émergent de la scène créative et culturelle locale, il reste encore du chemin à parcourir. Le défi actuel réside dans la nécessité de sortir des clichés et d'oser afficher fièrement notre singularité culturelle dans l'industrie publicitaire", a-t-elle soutenu.
Mme Chkouri a en outre noté que la différence perceptible entre la représentation de la marocanité et de la réalité à travers les médias digitaux et la télévision s'explique en partie par les investissements engagés et les caractéristiques propres à chaque plateforme, ajoutant que le digital offre une plus grande flexibilité et un accès plus direct au public cible, favorisant ainsi une représentation plus authentique et contemporaine de la culture marocaine.
L’édition 2024 des Impériales, un haut lieu de rencontre des professionnels de l’industrie de la communication, du marketing et des métiers connexes, invite à la réflexion autour de l'identité marocaine, ses racines, ses assets et sa force inspirationnelle.