"Cette commémoration évoque les événements tragiques survenus le 7 avril 1947 à Casablanca et le massacre innommable perpétré par le colonisateur pour empêcher le regretté Souverain feu Sa Majesté Mohammed V d’effectuer une visite historique à Tanger le 9 avril 1947", a-t-il souligné, dans une allocution prononcée lors d’un meeting organisé au siège de la préfecture d’arrondissements Al Fida-Mers Sultan.
Cet anniversaire commémore aussi les événements survenus dans le quartier Derb El Kebir à Casablanca, étant inscrits dans le droit fil de la lutte contre l’ingérence étrangère, a-t-il noté, avant d’ajouter que les Marocains se sont mobilisés après coup, livrant des batailles acharnées contre l’armée coloniale.
Il a indiqué que cette lutte qui a commencé dans les agglomérations urbaines avant de s’entendre un peu partout dans le Royaume jusque dans les villages les plus reculés et ce, à la faveur de la sensibilisation quant à la justesse de la cause nationale et le droit légitime du peuple marocain à l’indépendance.
Et de relever que l’un des aspects de cette nouvelle démarche du mouvement national est la contestation du dahir berbère du 16 mai 1930 dans les mosquées du Royaume où les nationalistes firent réciter le latif, la prière de détresse réservée aux calamités publiques. Suivront après coup, les revendications de réforme en 1934 et 1936 ainsi que la présentation du manifeste de l’indépendance le 11 janvier 1944 en concertation avec le héros de l’indépendance, feu Sa Majesté Mohammed V.
Face à la résistance farouche des nationalistes, les autorités coloniales ont réagi brutalement, en condamnant les uns à la prison et en exilant les autres, a-t-il rappelé, ajoutant qu’elles se sont livrées à un véritable massacre sans distinction aucune entre enfants, vieux ou femmes, ce qui a provoqué des centaines de martyres et de blessés ainsi qu’un grand nombre de prisonniers.
Il a rappelé aussi que la commission de cette boucherie visait à empêcher le regretté Souverain feu Sa Majesté Mohammed V d’effectuer Sa visite historique à Tanger programmée le 9 avril 1947 avec l’objectif de revendiquer haut et fort l’indépendance du Maroc ainsi que l’attachement à l’unité du Royaume et son appartenance identitaire au monde arabo-islamique.
M. El Ktiri a, par ailleurs, indiqué que les événements du 7 avril 1947 sont à l’origine de l’appel à la grève générale dans l’ensemble du territoire marocain ainsi que la mobilisation en faveur du soutien des familles sinistrées, outre le renforcement du mouvement national farouchement opposé à la présence coloniale.
"En dépit des nombreuses victimes provoquées par ces événements, il n’en reste pas moins que cela a permis d’attiser la flamme de la résistance face au colonisateur et de provoquer d’immenses soulèvements populaires qui atteindront leur paroxysme suite à la décision prise par les autorités coloniales le 20 août 1953, date où elles ont contraint le Sultan légitime et l’illustre famille royale à l’exil", a-t-souligné.
Il a également affirmé que cette commémoration est l’occasion aussi d’évoquer la question de l’intégrité territoriale et la mobilisation de l’ensemble des composantes de la Nation derrière Sa Majesté le Roi Mohammed VI en faveur de la poursuite du vaste chantier de développement des provinces du Sud ainsi que la consécration des acquis nationaux.
Ce meeting organisé en présence notamment du gouverneur de la préfecture d’arrondissements Al Fida-Mers Sultan, Chakib Belkaid ainsi que d'élus locaux et d’anciens résistants et leurs familles, a été marqué par l’hommage rendu à huit anciens résistants et membres de l’armée de libération en reconnaissance des sacrifices consentis pour l’indépendance de la patrie, outre l’octroi d’aides financières en leur faveur ainsi que les veuves des résistants décédés dans la région de Casablanca-Settat.