L’artiste franco-marocain dévoilera, dans cette exposition, ses dernières recherches artistiques après six semaines de résidence au sein des ateliers de House of Beau: une série de dessins monochromes réalisés à l'encre à base d'huile sur papier couché.
Cette technique singulière, développée par l’artiste à travers un processus d’expérimentation approfondie, lui permet d’obtenir des noirs profonds, épais, légèrement en relief, qui réfléchissent la lumière de manière à rappeler la lueur des écrans, précise le communiqué, ajoutant qu'il s'agit d'un procédé qui brouille les frontières entre la 2D et la 3D, offrant ainsi une nouvelle dimension à l'art graphique.
"Cette question de la représentation du volume et de la profondeur à l’écran me passionne et je tente de la déjouer, de la remanier dans mes dessins", explique Kamil Bouzoubaa-Grivel, cité dans le communiqué.
L'artiste développe un langage visuel distinctif, inspiré par l’écriture vectorielle, les trames de la bande dessinée et du textile, ainsi que par la pensée de Jean Arp, selon laquelle dans l’abstraction, le noir et le blanc relèvent de la typographie et du
dessin linéaire.
Ses compositions oscillent entre l’aléatoire et le programmé, mêlant les motifs géométriques issus des trames à des lignes réalisées à la main, créant ainsi une ambiguïté entre le dessin numérique, l’impression et le tracé manuel.
"Lorsqu’on regarde mes dessins, on se demande s’ils ont été imprimés ou tracés à la main. Les légers reliefs et reflets que j’obtiens composent un espace oscillant entre l’écran et le papier", commente Kamil Bouzoubaa-Grivel.
Artiste pluridisciplinaire, Kamil Bouzoubaa-Grivel s'aventure également dans la pratique de la sculpture. Dans son exposition "Les jours s’allongent", l’artiste présentera une série de sculptures constituées de formes découpées dans des plaques de métal plates et soudées sur une structure portante en volume.
Intitulées "Oiseau Piment", ces sculptures intègrent un aspect "presque comique" : à la frontière entre figuration et abstraction, elles évoquent parfois des formes familières ou génèrent des associations d’images grotesques, a souligné la même source.
Cette exposition "offre l’opportunité de repousser les frontières de la perception et de la représentation artistique. C’est une invitation à explorer au-delà des frontières conventionnelles de l'art, à saisir la richesse des possibilités créatives s’offrant à nous", déclare dans un communiqué Othmane Benlamine, fondateur de la galerie House of Beau.
Né en 1992, Kamil Bouzoubaa Grivel a reçu plusieurs distinctions, notamment le Prix du dessin de la Fondation Hugot du Collège de France en 2019 et le Prix Takesada Matsutani en 2020. En 2023, il obtient l'Aide à la création (AIC) de la DRAC et une bourse de recherche de l'ADAGP.
Kamil a exposé son travail notamment à la Fondation Pernod-Ricard, au Bétonsalon - Centre de recherche (Paris), à La Panacée - MO.CO (Montpellier), à la Fondation Fiminco (Romainville) et au Parlement européen.
House of Beau est une maison d’art dédiée à la promotion d'expressions artistiques novatrices et à la création d'expériences singulières, avec pour vocation d’exposer et de soutenir un groupe d'artistes talentueux, porteurs d'esthétiques audacieuses et dotés de fondations théoriques solides en vue de favoriser l’émergence de talents novateurs, en leur offrant une plateforme intégrée d'envergure mondiale.
La galerie ambitionne de promouvoir l’échange culturel et le dialogue universel entre l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Occident en mettant en lumière leur héritage commun, prônant la collaboration et l'expérimentation afin de stimuler des pratiques innovantes et contribuer ainsi à l’épanouissement de l’environnement culturel d’une plus vaste communauté.