Lors de cette cérémonie d’ouverture, marquée par la présence de l’ambassadeur du Maroc à Washington, Youssef Amrani, et une pléiade de responsables américains, l'accent a été mis sur les moyens à mettre en œuvre afin de développer davantage les relations commerciales entre le Maroc et les États-Unis et de donner plus de contenu et de dynamisme à l'accord de libre-échange (ALE), notamment dans les secteurs de l'agriculture, du textile, de l'investissement, et de l’automobile.
A cette occasion, M. Mezzour a indiqué qu’à la faveur de la Vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc "est à la fois un partenaire de choix, un interlocuteur crédible et une partie prenante de confiance qui, au-delà de son climat économique propice aux investissements, bénéficie d'une capacité très particulière à opérer transversalement dans le cadre éminemment stratégique de ses relations avec les États-Unis".
"La dynamique exceptionnelle déclenchée au cours des vingt années de mise en œuvre de notre ALE est riche de progrès et de réalisations substantielles", a indiqué le ministre, soulignant dans son allocution qu’il s’agira néanmoins de redoubler d’efforts pour "pleinement capitaliser sur notre coopération et mener à bien toutes les questions en suspens afin d’obtenir des résultats encore plus fructueux et mutuellement bénéfiques".
M. Mezzour a en ce sens évoqué une série de questions prioritaires liées à l'accès des produits marocains au marché américain et vice versa, abordant dans ce cadre plusieurs aspects connexes au dépassement des barrières non tarifaires. Il a en outre passé en revue plusieurs volets structurants dans les échanges commerciaux entre les deux pays notamment la coopération dans les domaines agricole, textile, automobile, et bien sûr la question de l’investissement.
L’agriculture est un maillon essentiel de cette coopération, a rappelé le ministre, ajoutant que l’accès des produits agricoles marocains au marché américain reste inférieur aux ambitions du Maroc et à son potentiel d'exportation. À cet égard, le Royaume a réitéré avec force ses demandes d'accès au marché pour la viande de volaille traitée thermiquement ainsi que pour les fruits et légumes.
L’industrie textile présente pour sa part de de bonnes perspectives, a souligné le ministre, se félicitant qu’une prise en charge efficiente de cette dimension de la coopération permette d’entrevoir une croissance dans le cadre du FTA qui unit les deux pays. Il a ajouté que les opérateurs marocains et américains font cause commune tant ils sont confrontés aux mêmes défis posés par la forte concurrence des pays asiatiques et leurs prix agressifs.
S’agissant du secteur automobile, M. Mezzour s’est longuement attardé sur la coopération douanière, qui est susceptible de garantir un contrôle douanier efficace des marchandises échangées entre les deux pays et de faciliter les flux commerciaux bilatéraux.
Évoquant la dimension environnementale, il s’est félicité de la récente signature du dernier plan d'action, “dont la mise en œuvre aidera à aligner nos ambitions dans ce domaine.”
Le responsable marocain a souligné, en ce qui concerne l'investissement, que "nous devrions nous féliciter de l'établissement au Maroc de 150 entreprises américaines renommées dans plusieurs secteurs, ce qui témoigne de la confiance accordée par les États-Unis au Maroc dans un contexte où le climat des affaires s'est considérablement amélioré dans le Royaume".
Et de conclure que le Maroc a “toutes les vocations pour constituer un pilier structurel des approches américaines dans le cadre de la nouvelle politique industrielle et d'approvisionnement verte, en particulier celle de la loi sur la réduction de l'inflation (IRA)”.
“Le Royaume pourrait constituer pour les États-Unis une passerelle vers l'Afrique pour s'adresser aux marchés de la région et un lien stratégique dans le développement de chaînes d'approvisionnement résilientes et durables dans de nombreux secteurs stratégiques (automobile, énergies renouvelables, agriculture, santé, FinTech, ITC et infrastructures)", a-t-il dit.
Une appréciation confirmée par le Représentant adjoint du Commerce des États-Unis pour la région de l’Europe et du Moyen-Orient, Bryant Trick.
La partie américaine s’est en effet félicitée de la dynamique des relations économiques et commerciales depuis la signature du FTA tout en soulignant que la consolidation de sa mise en œuvre sera bénéfique pour les deux parties. M. Trick a ainsi salué le Maroc en tant que plateforme pour la création de nouvelles opportunités économiques et commerciales pour les compagnies américaines afin de renforcer aussi bien la qualité que la quantité des échanges. Il a également reconnu le potentiel rehaussé que cet accord pourrait offrir par l’amélioration de l’accès au marché américain pour les exportations marocaines.
D’autre part, l’ambassadeur Armani a fait savoir que l'accord de libre-échange constitue un catalyseur de rapprochement des communautés d'affaires entre les deux pays, notant que cette rencontre est une occasion pour faire le bilan et apprécier le niveau de mise en œuvre de cet accord.
Il a tenu à exprimer la volonté du Maroc de développer les relations commerciales avec les États-Unis et de promouvoir l'investissement, tout en se félicitant du niveau des échanges commerciaux.
“Nos pays vont de l’avant, se font confiance et interagissent dans le sens d’un approfondissement continu de leur partenariat. Cela est de nature à traduire de nouvelles perspectives dans le rôle pivot du Royaume, donnant des résonances nouvelles au trait d’union qu’il a toujours constitué sous le leadership de Sa Majesté le Roi" , a indiqué l’ambassadeur.
En marge de la réunion du comité, le ministre de l’Industrie et du Commerce a tenu une série de rencontres avec de hauts responsables américains, notamment au Département d’État où il a été reçu par le Sous-Secrétaire d’Etat chargé de la Croissance économique, de l'Énergie et de l'Environnement, Jose Fernandez.
D'autres réunions sont également programmées avec le Département américain de l’Énergie ainsi qu’avec les dirigeants de plusieurs agences spécialisées telles que la DFC et Prosper Africa.
Le ministre doit participer, par ailleurs, à un panel organisé mardi par le think tank américain Atlantic Council.