Les travaux de la rencontre se sont ouverts sous la présidence du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Redouane Arrach, offrant aux experts présents l'occasion d'aborder les défis environnementaux majeurs auxquels la Méditerranée est confrontée, notamment la dégradation des sols, la raréfaction des ressources en eau et l'impact croissant du changement climatique sur l'agriculture.
Ils ont, en outre, souligné l'importance de la séquestration du carbone dans les sols et des pratiques agricoles durables comme moyen efficace de lutter contre ces défis tout en renforçant la résilience des systèmes alimentaires.
S'exprimant à cette occasion, M. Arrach a précisé que l'agroécologie apparaît comme une solution innovante face aux enjeux qui se présentent, offrant un modèle de production qui réduit l'impact négatif sur l'environnement en respectant les cycles écologiques et en préservant la biodiversité.
Et d’ajouter que le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts est engagé à travers les stratégie Génération Green et Forêts du Maroc à promouvoir la transition agroécologique comme approche visant à concilier les pratiques agricoles avec la préservation des écosystèmes, de la biodiversité et des ressources naturelles.
De son côté, le secrétaire exécutif de l'initiative internationale "4 pour 1000", Paul Luu, a mis en avant les solutions naturelles, notamment celle portée par cette initiative basée sur les principes naturels de la photosynthèse, et qui vise à capter l'excédent de dioxyde de carbone atmosphérique par le biais des plantes, tout en régénérant les sols.
Pour sa part, le directeur de l'Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II, Abdelaziz El Hraiki, a souligné l'importance de cette conférence, qui se concentre sur des enjeux cruciaux pour l'agriculture méditerranéenne tels que la santé des sols, la séquestration du carbone, et la transition agroécologique.
Le secrétaire général du Centre International des Hautes Études Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM), Teodoro Miano, a quant à lui mis en exergue l'impact direct du changement climatique sur la vie, les biens, les emplois et les engagements personnels de chaque individu, compromettant ainsi tout le système alimentaire et impactant profondément les environnements économiques et sociaux locaux.
Par ailleurs, le représentant du service économique régional de l’ambassade de France à Rabat, Xavier Pacholek, a relevé que les systèmes agricoles et alimentaires en Méditerranée ont dû affronter des crises majeures au cours des dernières années, insistant sur la nécessité de renforcer leur résilience en adoptant des solutions qui permettent de maintenir les sols en bonne santé.
Cette conférence a été co-organisée avec le CIHEAM, l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), l’IAV Hassan II, le ministère français de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), l’Institut National de la Recherche Agronomique au Maroc, le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA), la Fondation pour l'Agriculture et la Ruralité dans le Monde (FARM) ainsi que le Crédit agricole du Maroc.
Tenue sur deux jours, la conférence aboutira à la proposition d'un parcours de mise en œuvre de la politique à l’action, à travers une feuille de route régionale "4 pour 1000". Celle-ci servira également à formuler des recommandations concernant la santé des sols et l'agroécologie qui seront examinées lors de la réunion ministérielle du CIHEAM qui aura lieu le 25 octobre à Rabat.