Cette rencontre, tenue en présence de l’ambassadeur du Maroc au Portugal, Othmane Bahnini, et de figures portugaises de la science, de la culture et de la politique, a mis en lumière l’héritage civilisationnel de ce Traité et son rôle dans l’édification d’une relation étroite entre le Maroc et le Portugal, fondée sur la compréhension et le respect des intérêts communs.
Les participants ont ainsi évoqué les interactions culturelles, linguistiques, sociales et religieuses entre les deux civilisations, en particulier durant la présence portugaise sur les côtes marocaines et les échanges ayant mené à la signature du Traité de paix en 1774 par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah et le Roi Joseph Ier.
À cet égard, ils ont souligné l’esprit de ce Traité, qui a jeté les bases de l’ouverture et du métissage, constituant un modèle en matiere de coexistence, de tolérance et de dialogue civilisationnel, culturel et religieux.
Intervenant à cette occasion, Driss Guerraoui, membre de l'Académie des Sciences du Portugal, a indiqué que l’année 1774 avait marqué une paix durable entre le Maroc et le Portugal, constituant un moment décisif dans l’histoire des relations entre les deux pays.
Il a précisé que les dynamiques politiques, économiques, diplomatiques et culturelles propres à chacune des nations avaient façonné leurs trajectoires et défini leurs positions sur la scène régionale et mondiale tout au long du XVIIIe siècle, ajoutant que le Traité de paix représente un jalon essentiel dans l'histoire des relations internationales.
Selon M. Guerraoui, également membre de l’Académie du Royaume du Maroc, l'année 1774 a marqué une étape historique pour les deux pays, alors confrontés à des défis communs tant internes qu’externes. Il a évoqué les interactions politiques, économiques, diplomatiques et géostratégiques de cette époque et leurs effets durables sur les relations bilatérales.
M. Guerraoui a, en outre, estimé que la paix et la compréhension mutuelle établies entre les deux pays avaient permis de bâtir un modèle de coopération authentique et tourné vers l’avenir, fondé sur la confiance, la continuité et l’innovation. Il a ajouté que ce traité offre des leçons précieuses pour comprendre les dynamiques contemporaines de la diplomatie et la gestion des différends entre les nations.
De son côté, le président de l'Académie des Sciences du Portugal, José Luis Cardoso, a mis l'accent sur l'importance de cette Conférence, qui constitue une occasion de célébrer la profondeur des relations historiques entre le Maroc et le Portugal, fondées sur la compréhension et le partenariat mutuels.
Il a précisé, dans ce cadre, que cette rencontre tire son importance du fait qu’elle met en lumière l’évolution des relations luso-marocaines, tout en offrant un regard prospectif sur le présent et l’avenir de ces relations distinguées.
À cet égard, il a salué le travail important des académiciens marocains et leurs homologues portugais dans la promotion de ces relations, précisant que la conférence représente une opportunité de creuser davantage la mémoire commune entre les deux pays en s’appuyant sur les archives du Traité de paix, qui montrent la profondeur et la solidité des liens maroco-portugais.
L’écrivain Antonio Dias Farinha a, pour sa part, salué les valeurs de coexistence culturelle et religieuse qui caractérisaient déjà la société marocaine de l’époque, rappelant que les chrétiens avaient leurs propres églises et vivaient en paix aux côtés des musulmans.
"Le Royaume du Maroc était déjà à l’époque un modèle de coexistence religieuse, de paix et d’ouverture", a dit Antonio Dias Farinha, citant, dans ce cadre, plusieurs faits historiques ayant marqué le Maroc sous le règne du Sultan Ahmed Al Mansour Addahbi ainsi que les contextes socio-politiques et religieux qui ont façonné cette phase importante de l’histoire du Maroc.
Sur le plan humain, a-t-il ajouté, les relations historiques maroco-portugaises se sont fondées sur une base culturelle et civilisationnelle, ancrée dans des valeurs partagées par les deux pays, celles de la coexistence, de l'ouverture, de la tolérance et du respect des spécificités religieuses et spirituelles de l'autre.