Située à une trentaine de kilomètres de la ville d’Errachidia, l’oasis d’Ouled Chaker, nichée au cœur de la vallée du Ziz, offre des vues spectaculaires qui valent un arrêt hautement conseillé. Une toile richement colorée qui va de la verdure des palmiers-dattiers, du jaune du massif majestueux qui se dresse tel un gardien de la palmeraie mais aussi de l’ocre des habitats construits en pisé et qui longent la palmeraie.
Pour Tanja Wubben, une touriste néerlandaise en visite au Maroc avec ses amis, " le panorama offert par l'oasis d'Ouled Chaker est tellement éblouissant qu’il n’existe nulle part ailleurs".
"Ici, chaque paysage et chaque décor est une invitation à l'aventure et à la contemplation", confie à la MAP cette touriste, venue au Maroc dans le cadre d’un voyage organisé de 15 jours.
"J'ai visité le Maroc plusieurs fois. Chaque visite est synonyme de nouvelle exploration, nouvelle découverte et nouvelle immersion dans le patrimoine si riche du pays", s'enthousiasme-t-elle.
Après une pause de méditation et de contemplation à bord de la falaise donnant sur l’oasis, la touriste néerlandaise s’est dirigée vers la plateforme vocale installée au niveau du site touristique d’Ouled Chaker pour mieux apprendre sur le site, ses spécificités et son importance écologique et patrimoniale.
Mise en place par l’Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier (ANDZOA), cette borne sonore offre aux touristes, marocains et étrangers, une expérience enrichissante en plusieurs langues leur permettant de mieux connaître le patrimoine matériel et immatériel de l’oasis de Ziz.
D’aucuns, comme Tanja, se contentent de contempler l’étendue de l’oasis depuis le site qui domine la palmeraie, en revanche, d’autres avides de mieux apprécier la magnificence de cet écrin de verdure s’aventurent dans l’oasis pour voir de près cette tradition ancestrale de couper des régimes de dattes où les agricultures, munis d’harnais en cordes, escaladent le tronc rêche des palmiers pour cueillir les dattes mûres.
" L’oasis a étalé tout son charme surtout après les dernières pluies salvatrices qui ont métamorphosé la palmeraie après de longues années de sécheresse", a indiqué à la MAP, Outalglou Ali, un guide touristique basé à Ouled Chaker.
"La région connaît des arrivées records de touristes tout au long de l’année, sauf en juillet et août, qui affichent des flux relativement bas en raison des températures caniculaires enregistrées dans cette partie du territoire national", a-t-il expliqué.
Cet îlot vert, l'un des plus grandes oasis en Afrique, est la destination idéale pour les touristes en quête du ressourcement et de la sérénité, et ce grâce aussi à sa verdure luxuriante mais aussi à sa situation facilement accessible sur la route N°13, entre Errachidia et Efroud.
Si l’oasis a su garder sa durabilité, sa viabilité et son attraction touristique c’est aussi grâce aux efforts des départements concernés notamment le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.
Dans ce sens, le directeur de développement des oasis à l’ANDZOA, Kamal Lamhasni a indiqué que l’Agence mène des efforts inlassables pour la réhabilitation et la préservation des zones oasiennes contre toutes les menaces qui pourraient impacter leur durabilité.
"L’ANDZOA a adopté une stratégie claire basée sur trois axes à savoir la qualification de l’élément humain, la promotion économique et le renforcement de la valeur ajoutée des zones oasiennes en sus de la réhabilitation et la préservation des oasis, et ce dans un contexte marqué par les changements climatiques", a-t-il expliqué dans une déclaration à la presse en marge de la 13ème édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES 2024), organisée du 30 octobre au 3 novembre à Erfoud.
A cet égard, il sied de rappeler également le programme de protection des oasis contre les incendies au niveau de la province d’Errachidia, piloté par un comité provincial formé notamment de la wilaya de la région de Drâa-Tafilalet, l’ORMVA du Tafilalet, l’ANDZOA, la Direction régionale des Eaux et forêts et l’Agence du bassin hydraulique du Guir-Ziz-Rhéris.
Et pour lutter contre les incendies, des caméras de surveillance ont été installées le long de l’oasis permettant une meilleure anticipation et une grande efficacité des interventions contre les incendies affectant l’écosystème oasien.
De même, plusieurs opérations ont été lancées portant notamment sur la mise à disposition de mécanismes et d'équipements spéciaux d'intervention rapide pour protéger les oasis contre les incendies, le nettoyage des touffes de palmiers, la valorisation des déchets des palmiers et l’organisation de campagnes de sensibilisation.
Une batterie de mesures dont l’objectif est de préserver ce havre écologique, de dynamiser les activités socio-économique des populations, et d’offrir aux randonneurs, photographes et visiteurs lambda un cadre de dépaysement et de détente.