« Notre succès collectif dans la lutte contre le changement climatique dépend de la capacité à fournir les instruments financiers et les stratégies de gestion des risques nécessaires pour inspirer la confiance dans les projets d'énergies renouvelables », a dit Mme Benali qui intervenait lors d’une session intitulée : « Accroître l'investissement dans les systèmes énergétiques propres dans les EMDE », organisée en marge de la COP29.
Lors de cette session organisée par l’Agence internationale des énergies renouvelables, le Breakthrough Agenda et le Conseil de la transition énergétique, la ministre, pour qui le changement climatique est une question « transnationale », a regretté que les subventions et les incitations soient « très limitées » aux frontières.
Pour lutter contre le réchauffement planétaire en stimulant les investissements publics-privés tout en réduisant économiquement les coûts de l'énergie et des transports pour tous, il faut être « en mesure d'offrir à nos concitoyens des services de qualité », a-t-elle souligné.
Aussi, afin de contenir l'effet inflationniste de la transition, elle a mis l’accent sur la nécessité de faciliter les partenariats entre les marchés émergents et les économies développées et de mettre en place des incitations transfrontalières pour démontrer aux contribuables que les fonds sont déployés dans des projets durables contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Mme Benali a souligné, dans ce cadre, la nécessité de l’adaptation et la mise à l'échelle des modèles commerciaux et de la mise en place d’un environnement réglementaire favorable.
« Nous devons revoir les institutions financières multilatérales afin qu'elles adoptent une vision plus audacieuse et à plus long terme de la perception des risques liés aux économies émergentes et économies développées (EMDE) », a-t-elle insisté dans ce cadre.
Les banques multilatérales, ainsi que les organisations financières internationales peuvent servir de catalyseurs en fournissant des garanties et d'autres mécanismes de partage des risques qui réduisent le risque perçu associé aux investissements dans les marchés émergents, a-t-elle jugé.
La ministre a appelé les communautés de la finance et de l'assurance à doter les décideurs politiques des moyens d'assumer et de gérer efficacement le risque climatique dans ces entreprises.
En ce qui concerne le Maroc, elle a fait état des efforts fournis pour stimuler le financement climatique, notamment la mise à l'échelle des projets et la réduction des coûts pour les nouvelles technologies et les nouveaux carburants (ammoniac, hydrogène, stockage en batterie, etc.), ainsi que la mise en place des projets « mieux structurés, bancables et économiquement viables, avec un bon retour sur capital investi ».
Mme Benali a tenu mercredi des réunions bilatérales avec la ministre émiratie du changement climatique et de l'environnement, Amna bint Abdullah Al Dahhak, le ministre qatari de l'environnement et du changement climatique, Abdullah bin Abdulaziz bin Turki Al Subaie et la directrice générale de l'énergie à la Commission européenne, Ditte Juul Jørgensen.
Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération bilatérale et des partenariats dans les domaines de la transition énergétique et du développement durable.
La journée a également été marquée par la participation active de la délégation marocaine aux négociations et aux réunions parallèles organisées en marge de la conférence.
La COP 29 (11-22 novembre) met essentiellement l'accent sur le financement climatique, eu égard au besoin de permettre à l’ensemble des pays de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de protéger les vies ainsi que sur les moyens de subsistance contre l'aggravation des effets du changement climatique, notamment pour les communautés vulnérables.