Intervenant lors d’un séminaire d’experts du Conseil des droits de l’Homme (CDH) sur les droits économiques, sociaux et culturels et la lutte contre la corruption dans le contexte de la reprise post-pandémie Covid19, M. Medouar a souligné, que le Maroc, conscient des défis que présente ce nexus, a adopté une série d'actions et de mesures pour prévenir et combattre la corruption ayant une dimension de droits humains.
Il a cité en premier lieu la mise en œuvre du premier programme de la Stratégie nationale anti-corruption. Ayant trait à "l'amélioration des services aux citoyens", ce programme vise à simplifier les procédures administratives, garantir le droit des citoyens de soumettre leurs plaintes et doléances concernant certaines pratiques de corruption qui affectent leur jouissance de certains droits, tels que le droit à la santé, le droit à l'éducation et le droit de vivre dans un environnement sain.
Le vice-président de l’INPPLC a également évoqué l’adoption de la loi n° 37.10 relative à la protection des victimes, des témoins, des experts et des personnes signalant des délits de corruption, de détournement de fonds, d'abus d'influence et autres, ainsi que la loi n° 31.13 concernant le droit des citoyens d'accéder aux informations des différents services et institutions publics.Par ailleurs, l’INPPLC a toujours souligné la relation étroite entre la prévention et la lutte contre la corruption et la défense des droits de l'Homme, que ce soit à travers le traitement direct de cette relation dans ses rapports annuels ou dans une perspective plus globale à travers le rapport qu'elle a publié sur le thème de "l'Engagement Citoyen", l'un des domaines vitaux relevant des compétences de l'Instance, a-t-il dit.
Selon lui, la question de l'engagement citoyen repose sur deux piliers fondamentaux, le premier étant lié à l'importance d'asseoir un paysage politique et institutionnel qui offre les conditions nécessaires à l’élaboration de bonnes politiques publiques ayant un impact positif sur les citoyens, y compris celles liées à la lutte contre la corruption.
Quant au deuxième pilier, il consiste en la présence de citoyens conscients des dangers de la corruption pour les individus et la société, au fait de leurs droits et devoirs et capables d’assumer leurs responsabilités en rejetant et en résistant aux actes de corruption, a-t-il enchaîné.
Ce séminaire, dont l’ouverture a été présidée par l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU-Genève, en sa qualité de président du CDH, vise à approfondir la compréhension du lien entre corruption et réalisation des droits économiques, sociaux et culturels.
Tenu conformément à la résolution 53/17 du CDH, cet événement a été l’occasion de partager les meilleures pratiques, d'examiner les réalisations et les défis du passé et d'explorer des solutions innovantes pour garantir que les efforts de lutte contre la corruption soient plus efficacement liés à la protection des droits de l'homme, en particulier dans le contexte d'un redressement post-pandémique.