S’exprimant à l’ouverture du Symposium, le président de l'Université Al Akhawayn d'Ifrane (AUI), Amine Bensaid s'est attardé sur les profondes implications de la cybersécurité dans le contexte de la transformation numérique de l’Afrique, une question centrale, selon lui, pour plusieurs raisons.
"Notre engagement avec nos partenaires vise à promouvoir une transformation numérique inclusive en Afrique. Cependant, cette inclusion ne peut être réalisée que si la sécurité des données et des infrastructures est garantie. En effet, sans une sécurité solide, toute mise à l'échelle de nos initiatives numériques perd son sens", a-t-il souligné, annonçant le lancement du Laboratoire d'Innovation Numérique par l'École des Sciences et de l'Ingénierie de l'AUI, "une initiative significative" visant à renforcer l'impact de l'institution dans le domaine numérique.
"Nous avons toujours orienté nos innovations vers un objectif d'impact tangible. En intégrant l'apprentissage par l'expérience à notre modèle des arts libéraux, nous préparons nos étudiants à s'épanouir dans un monde numérique complexe", a-t-il expliqué.
Le président de l'université Al Akhawayn a précisé que la cybersécurité, en tant que sujet d'étude interdisciplinaire, est essentielle non seulement pour la protection des technologies, mais aussi pour former des esprits éclairés, capables d'innover et de naviguer avec succès dans cette nouvelle ère numérique.
Dans une déclaration à la MAP, le directeur du réseau Upanzi, Assane Gueye a souligné l'importance cruciale de la sécurité dans la transformation numérique du continent africain.
"La transformation numérique représente indéniablement la quatrième révolution industrielle pour l'Afrique. Cependant, sans une attention particulière portée à la sécurité de nos infrastructures numériques, ce qui devrait être un rêve de développement pourrait rapidement se transformer en cauchemar", a-t-il averti, saluant la collaboration avec l'Université Al Akhawayn et son expertise reconnue dans le domaine de la sécurité numérique.
"L'Université Al Akhawayn s'est imposée comme un leader incontestable dans ce domaine, notamment grâce à ses programmes de formation en sécurité informatique. Sa contribution est multidimensionnelle, mais c'est particulièrement dans le développement de programmes de sécurité adaptés aux besoins du continent que son expertise s'avère précieuse", a-t-il précisé, ajoutant que ces programmes sont essentiels pour former les compétences dont l'Afrique a besoin pour assurer sa transition numérique en toute sécurité.
De son côté, le professeur d'informatique à l'AUI, Omar Iraqi a indiqué que le symposium vise notamment la sensibilisation aux défis actuels de la cybersécurité en Afrique, l'exploration des initiatives d'identité numérique existantes, le renforcement des compétences et la promotion de collaborations intersectorielles, ajoutant qu'une attention particulière sera portée aux applications pratiques et à l'adaptation des solutions au contexte africain.
Cet événement de deux jours rassemble plus de 100 experts et acteurs clés issues du monde universitaire, gouvernemental, des ONG et du secteur privé.
Organisé par le réseau Upanzi en collaboration avec l'Université Carnegie Mellon Afrique et d'autres institutions académiques prestigieuses comme l'Université Al Akhawayn d'Ifrane, l'Université Wits et l'Université du Botswana, cette rencontre arrive à point nommé alors que le continent africain accélère sa transformation numérique.
Selon les organisateurs, le symposium s'inscrit dans une dynamique plus large de collaboration régionale et internationale, visant à construire un écosystème numérique africain sécurisé et résilient. Il constitue une étape importante dans la mise en place de cadres de cybersécurité robustes et de solutions d'identité numérique adaptées aux réalités du continent, tout en favorisant le partage d'expertise et le renforcement des capacités locales.