Dans Son message aux participants aux réunions annuelles mixtes des institutions financières arabes pour l'année 2012, ouvertes mardi Marrakech, le Souverain a invité ces institutions à s'inscrire résolument dans des "approches volontaristes" et dans la mise en Âœuvre d'"une nouvelle génération de réformes économiques, afin de trouver des solutions innovantes, réalistes et aptes à répondre positivement aux impératifs de la mondialisation".
En cette ère de rassemblements régionaux et internationaux, seules les opportunités créées par ces regroupements "permettront à nos pays réunis de relever les défis du développement et de faire face aux retombées de la crise financière et économique mondiale", a plaidé SM le Roi, non sans rappeler "le contexte régional et international exceptionnel, qui marque ces réunions", avec le spectre de la crise mondiale et la "succession de développements issus eux-mêmes des profondes mutations qui s'opèrent dans la région arabe en interaction avec les aspirations et les attentes de ses peuples".
Compte tenu de ces défis, conjugués à l'émergence d'un ordre économique mondial multipolaire et à l'influence croissante des économies émergentes et du secteur privé, le Souverain a insisté sur le devoir qui incombe aux pays arabes et à leurs instances spécialisées "d'adopter une nouvelle gouvernance et de rehausser la compétitivité de nos économies, de sorte qu'elles puissent jouer un rôle efficient dans le cadre de la nouvelle division internationale du travail, et des nouveaux métiers mondiaux".
A cet égard, le Souverain a recommandé au plus haut point de mettre en place "des systèmes d'innovation et de recherche scientifique, et des technologies modernes, tout en veillant à l'adéquation entre la formation et l'emploi". Il s'agit, en outre, de développer "une nouvelle génération de réformes économiques, afin de trouver des solutions innovantes, réalistes et aptes à répondre positivement aux impératifs de la mondialisation", souligne le message royal.
De telles politiques s'avèrent d'autant plus incontournables au regard des grands problèmes qui se posent, notamment ceux de la pauvreté, de la précarité, de la sécurité alimentaire, de la rareté de l'eau, et des changements climatiques, ainsi que les défis posés par la libéralisation du commerce et le dérèglement des marchés financiers internationaux, a insisté le Souverain.
C'est pourquoi les instances et institutions financières arabes sont invitées à adopter "un nouveau concept de développement ayant vocation à intégrer toutes les catégories sociales, notamment les franges de la société qui sont aux prises avec la marginalisation et l'exclusion", ce qui implique une "meilleure distribution possible des fruits du développement et la promotion de l'emploi, surtout au profit des jeunes, ainsi que le logement et les prestations de santé et d'éducation pour tous".
Le Souverain n'a pas manqué dans ce contexte de souligner la centralité du rôle qui incombe aux institutions financières arabes "afin de donner leur expression concrète aux liens de fraternité arabe" grâce au financement qu'elles assurent aux projets de développement arabes conjoints, les exhortant à "intensifier leur activité et à mobiliser tous leurs moyens et leurs potentialités pour accompagner les efforts des Etats arabes en matière de financement des programmes socio-économiques".
SM le Roi a préconisé dans ce sens de "mettre en place des mécanismes nouveaux, à la mesure des défis qui se posent" en se focalisant particulièrement sur "la mise en place de projets arabes à portée inclusive régionale, afin de contribuer efficacement au chantier devant assurer la complémentarité recherchée entre les différentes composantes du monde arabe".
Pour booster cette dynamique, l'amélioration du climat des affaires et l'encouragement du secteur privé, en tant que principal moteur de la croissance, s'imposent d'autant plus que les petites et moyennes entreprises- qui devront en être les principaux bénéficiaires- jouent un rôle central dans la création d'emplois, a suggéré le Souverain.
Cette dynamique, a insisté SM le Roi, devra en outre avoir une forte dimension intégrative, particulièrement en direction des pays africains dont il faudra appuyer les efforts de développement, en perspective de consacrer l'Action arabe commune, "comme un modèle pionnier en matière de coopération Sud-Sud".
Ces assises ont été aussi l'occasion pour SM le Roi de se féliciter des relations de partenariat exemplaires qui unissent le Maroc et les institutions financières arabes, promises, d'ailleurs, à se développer davantage, compte tenu du "climat plus propice à l'investissement qu'offre le Maroc, ainsi que des réformes structurelles et des ambitieux plans stratégiques de développement qu'il a engagés".