Ce projet s'inscrit en droite ligne du message royal à l'occasion du lancement des cérémonies marquant le 1.200-ème anniversaire de la fondation de la ville de Fès (5 avril 2008), dans lequel le Souverain avait affirmé Sa résolution de "conforter cette Cité dans sa vocation comme source d'inspiration propre à stimuler la création artistique et artisanale, l'esprit d'entreprise, et la dynamique de production et d'échanges, et aussi en tant que destination touristique riche de ses potentialités variées, de ses divers atouts et de sa force d'attraction spirituelle".
Véritable chantier structurant, le nouveau pôle artisanal d'Ain Nokbi est destiné notamment à la réinstallation des artisans de la Place Lalla Yeddouna dans l'ancienne médina. Il vise également la protection de l'oued Sebbou contre les rejets polluants des activités artisanales, la mise à niveau et la restructuration des métiers de la dinanderie et de la tannerie, l'amélioration de la qualité des produits de l'artisanat, l'augmentation des investissements et la promotion de l'emploi.
D'un coût global de 332,53 millions de dirhams, dont 139,82 apportés par la Millennium Challenge Corporation (MCC), cette grande réalisation est à même de changer fondamentalement le visage et la structure de l'artisanat dans la ville de Fès, d'encourager et de promouvoir les valeurs de qualité et d'excellence dans le secteur et d'améliorer de façon substantielle les conditions de travail et de vie de milliers d'artisans.
Devant générer à terme plus de 6.650 emplois, le pôle artisanal d'Ain Nokbi est composé notamment de 235 unités de production de dinanderie, de trois foundouks comportant 272 ateliers dédiés aux sous-traitants d'artisans producteurs, dont 78 ateliers destinés aux artisans de la place Lalla Yeddouna bénéficiaires du programme de réinstallation au pôle artisanal d'Ain Nokbi.
Les travaux de réalisation de ce pôle ont également porté sur la construction d'un marché des cuirs et peaux bruts et d'une tannerie traditionnelle, ainsi que sur l'amélioration de l'attractivité du lotissement d'Ain Nokbi par la mise à niveau de la voirie, le renforcement du réseau de l'éclairage public et la réalisation d'aménagements paysagers.
A cette occasion, Sa Majesté le Roi a remis les clés d'ateliers à des bénéficiaires du programme de réinstallation des artisans de la place Lalla Yeddouna sur le site d'Ain Nokbi, avant de visiter une exposition de produits d'artisanat réalisés par l'association des dinandiers du nouveau pôle.
Outre le secteur de l'artisanat, la haute sollicitude royale à l'égard de la médina de Fès s'est également concrétisée à travers la restauration de plusieurs sites et monuments historiques, dont les fondouks Chemmayine, Sbitriyine, Staouniyine et El Barka, considérés comme des hauts lieux de l'histoire du Maroc et de la Cité idrisside.
La réhabilitation de ces quatre foundouks de grande valeur historique a nécessité un investissement global de l'ordre de 83,94 MDH, financé à hauteur de 77,62 millions de dirhams par la MCC. Ce projet, qui bénéficiera directement à plus de 1.250 personnes, a pour objectif principal de renforcer l'attractivité de la médina de Fès en mettant en valeur les ressources historiques, culturelles et architecturales de la ville.
La préservation du patrimoine historique et culturel dont regorge la médina de Fès est également l'objectif du projet d'aménagement et de réhabilitation de la Place Lalla Yeddouna, mis en oeuvre pour un coût global de 281 millions de dirhams.
Financé par la MCC, ce projet prévoit notamment la reconstruction des édifices démolis, la restauration et la réhabilitation de 11 bâtisses, la construction d'un centre de formation, d'ateliers de finalisation des produits et de vente, outre un espace d'exposition.
La réalisation de ces différents projets s'inscrit dans le sillage de la mise en oeuvre des hautes instructions royales portant sur la préservation de l'ancienne médina de Fès et le traitement du bâti menaçant ruine dans le tissu ancien.
Les actions menées dans ce sens devront contribuer au renforcement des circuits touristiques au niveau de l'ancienne médina, à l'embellissement du cadre bâti, au développement socio-économique de la ville et à la préservation du cachet authentique de cette cité millénaire inscrite en 1981 au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco.