Cette causerie a été animée par Cheikh Chaouki Allam, Mufti de la République arabe d'Egypte, sous le thème: "La relation entre transactions et éthique", partant du hadith du Messager de Dieu, prière et paix sur Lui: "J'ai été envoyé pour parachever les bonnes vertus".
Après avoir indiqué que les messagers de Dieu ont eu, entre autres missions, d'inculquer aux humains la bonne moralité, le conférencier a souligné, versets coraniques à l'appui, la grande importance et la place de choix que l'Islam accorde à l'éthique, qui constitue l'un des fondements de la chariaa.
En Islam, a-t-il dit, l'éthique se développe chez le fidèle concomitamment avec l'enracinement de la foi et interagit avec sa conduite, la sainte religion étant un système intégré au sein duquel l'éthique englobe tous les aspects de la vie. Cette conception a été comprise, tout au long des siècles, par les musulmans qui se sont, par conséquent, employés à la mettre en application dans différents domaines, dont celui des transactions financières pour lesquelles ils ont défini, outre les conditions habituelles, des critères éthiques.
Se référant aux versets du saint Coran et aux différents écrits réalisés par des théologiens et des spécialistes autour de l'indispensable corrélation entre transactions financières quotidiennes et éthique, le conférencier a indiqué que cette corrélation établit un équilibre en matière de transactions financières dans les différents aspects, en l'occurrence entre le capital et le travail, entre production et consommation.
Il a affirmé qu'aussi bien les textes coraniques que la tradition du prophète Sidna Mohamed ont établi un lien indéfectible entre éthique dans les différents domaines de la vie de l'homme et la foi, qui récuse toute forme de dépravation, et de fraude, tout en incitant les croyants à inculquer la bonne conduite et ses bienfaits, particulièrement ceux sous-tendant l'entraide et la coopération. Cette corrélation entre éthique et transactions financières, a-t-il dit, prémunit la communauté islamique des crises économiques, aussi longtemps que ses membres s'y attachent.
Il n'est donc pas étonnant, a ajouté Cheikh Chaouki Allam, que l'absence de valeurs et de l'éthique entraine inéluctablement la propagation du vice, de la dépravation et de la fraude politique et sociale, avec leur corollaire d'injustice, de manque de magnanimité, d'intolérance.
Si l'observance de ces bonnes vertus conduit à la stabilité des transactions financières, à leur évolution et à leur promotion, d'autres pratiques répréhensibles contre lesquelles l'Islam a mis en garde, sont en revanche de nature à nuire aux rapports entre les musulmans, a fait savoir le conférencier, citant notamment la fraude dans les actes d'achat et de vente, la malversation, la tromperie, ou encore la concurrence déloyale.
D'après lui, l'éthique en Islam ne se réduit pas à de simples pratiques religieuses, mais elle est un devoir recommandé par la Charia, soulignant que l'engagement à faire preuve d'éthique dans les différents rapports avec les membres de la communauté, particulièrement les transactions financières, est un impératif qui n'a jamais fait l'objet de controverses entre les musulmans.
Cela, a-t-il poursuivi, transparait à travers plusieurs versets coraniques prohibant la mauvaise conduite et promettant des sanctions à ceux qui ne s'en écartent pas.
Le conférencier a conclu que l'éthique est consubstantielle de tout comportement émanant de l'homme, ajoutant que la morale islamique englobe la conduite de l'homme dans sa vie privée et dans ses rapports avec autrui dans divers domaines, laquelle morale, a-t-il dit, a contribué et continue de le faire à faire prévaloir affection, miséricorde et bonheur, au sein de la société islamique.
Il a fait remarquer que dans les pays non musulmans, notamment ceux de l'occident où la morale islamique fait défaut et où la population s'intéresse plutôt aux valeurs matérielles et délaisse les principes de la foi, prévalent le crime, la délinquance, les crises économiques et financières au point que ces sociétés frôlent la banqueroute. C'est pourquoi, a-t-il dit, l'intelligentsia de ces sociétés s'est mise de nos jours à prôner un retour aux valeurs morales.
Au terme de cette causerie, SM le Roi a été salué par les professeurs Chaouki Allam, Mufti de la République arabe d'Egypte, Tahar Tajkani, président du conseil marocain des Oulemas pour l'Europe (Belgique), Abderrazak Abderrahman Asaad Assaadi, universitaire (Irak), Mohamed Jarad Al Aissaoui, Imam de la mosquée Cheikh Abdelkader Kilani (Irak) et Bachar Aouad Maarouf, du Centre royal jordanien hachémite de documentation (Jordanie).
Le Souverain a été également salué par MM. Nabil Matchong Bing, secrétaire général adjoint de l'assemblée islamique de Chine, Mohamed Mokhtar Ould Bah, président de l'université islamique de Chenguit (Mauritanie), Mohamed Petchovich, professeur des études islamiques à l'université Novi Pazar dans le sud de la Serbie et Jamal Abou Al Hounoud, Conseiller du ministre palestinien des Wakfs et des affaires religieuses.
A cette occasion, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a présenté à SM le Roi, Amir Al Mouminine, l'enregistrement du livre saint "Al-Moushaf Al-Mohammadi" récité. Chaque année le ministère des Habous et des affaires islamiques procède à des enregistrements du saint Coran par la voix d'un ou de plusieurs déclamateurs, en signe d'encouragement à la diffusion du Livre Saint, en application des hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.