"L'Afrique ne peut plus être, invariablement, le sujet des rapports internationaux et l'objet inextricable des évaluations extérieures. L'Afrique est suffisamment mûre pour tenir toute la place qu'elle mérite dans l'architecture mondiale des droits de l'homme, et y assumer pleinement son rôle", a souligné le Souverain dans ce message dont lecture a été donnée par le ministre de la Justice et des Libertés, M. Mustapha Ramid.
Pour SM le Roi, le monde en développement, et l'Afrique en particulier, veulent devenir acteurs de la production des normes dans le domaine des droits de l'homme et ne veulent plus être réduits à des objets de débats et d'appréciations et à des terrains d'expérimentation.
L'Afrique ne peut plus rester une simple consommatrice de normes internationales conçues en son absence, a insisté le Souverain, précisant que les instruments internationaux en matière de droits de l'homme ont été conçus en l'absence du continent sur la scène internationale.
"De quatre pays indépendants lors de l'adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, les pays africains ne sont encore qu'une trentaine à s'être libérés du joug du colonialisme lors de l'élaboration des Pactes internationaux de 1966", a-t-il rappelé.
Et le Souverain de souligner que l'Afrique, à défaut d'avoir contribué à son élaboration, "doit pouvoir enrichir le droit international des droits de l'Homme avec sa culture propre, son histoire et son génie, afin de mieux se l'approprier".
"L'universel est commun, le cheminement est spécifique. Tel est le leitmotiv d'une Afrique responsable, imprégnée et engagée pour les droits de l'homme. Une Afrique qui ne peut rester l'objet sempiternel des débats sur les droits de l'homme. Une Afrique qui souhaite, également, être écoutée pour dire sa contribution à la conception des normes et valeurs réellement universelles. Une Afrique ne peut plus et ne veut plus, être en marge d'un terrain, qui est aussi le sien", a indiqué SM le Roi.