A son arrivée au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO), qui abrite cette cérémonie, SAR la Princesse Lalla Hasnaa a été accueillie par le Directeur général de l’Agence onusienne, M. Jose Graziano da Silva et la Directrice générale adjointe de la FAO, Mme Maria Helena Semedo.
Son Altesse Royale a été ensuite saluée par M. Matteo Renzi, Président du Conseil italien, M. Daniel Gustafson, Directeur général adjoint, Opérations (FAO), M. Macharia Kamau, envoyé spécial des Nations unies sur El Niño et le climat, et Mgr Fernando Chica Arellano, observateur permanent du Saint-Siège auprès de la FAO.
SAR la Princesse Lalla Hasnaa a également été saluée par M. Kanayo Nwanzi, président du Fonds international de développement agricole (FIDA), Mme Ertaharin Cousin, directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial (PAM), M. Giuseppe Sala, maire de Milan, et Mme Virginia Raggi, maire de Rome.
Dans une allocution à cette occasion, SAR la Princesse Lalla Hasnaa a affirmé que l’ouverture de la Journée mondiale de l’alimentation dédiée, cette année, à la thématique des changements climatiques et de la sécurité alimentaire est pour Son Altesse Royale un motif de joie et de fierté, rendant hommage à M. Graziano da Silva et à travers lui à l’ensemble du personnel de la FAO, pour ce rendez-vous annuel consacré à la lutte contre la faim et la malnutrition.
Chaque année, a indiqué Son Altesse royale, cette Journée éclaire l’une des nombreuses facettes de la sécurité alimentaire, qu’il s’agisse, par exemple, des vulnérabilités et de la pauvreté en milieu rural, des systèmes de production agricole respectueux de l’environnement et de la biodiversité ou encore de l’inclusion des femmes et des jeunes.
La sécurité alimentaire, a souligné Son Altesse Royale, demeure l’un des défis majeurs auxquels est confrontée l’humanité. En effet, alors que près de 800 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire, la production agricole mondiale devra augmenter de plus de 70% à l’horizon 2050 pour satisfaire les besoins d’une population mondiale estimée à 9 milliards de personnes.
Face à la dégradation des ressources naturelles et des sols, à l’accentuation du stress hydrique et à une urbanisation accélérée, des évolutions profondes sont à opérer dans notre façon d’appréhender l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation.
Il est, à cet égard, emblématique que plus de 100 maires signataires du Pacte de Milan des politiques alimentaires urbaines se réunissent à l’occasion de la célébration de cette Journée pour se pencher sur l’accessibilité d’aliments de qualité en milieu urbain, a indiqué son Altesse Royale, ajoutant que «de tous temps, nos systèmes agricoles ont eu pour objectif d’assurer notre sécurité alimentaire, tout en protégeant l’environnement et les ressources naturelles. Ils doivent à présent participer à la lutte contre les changements climatiques et s’y adapter ».
L’agriculture est un secteur à forte contribution en matière d’atténuation. L’amélioration des pratiques agricoles permet non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de préserver le pouvoir de captation du carbone des sols et de limiter la déforestation. L’agriculture concourt aussi à la sobriété d’autres secteurs, tels l’énergie, les transports ou la construction, en offrant des produits de substitution issus de la biomasse agricole ou forestière, a relevé Son Altesse Royale.
Toutefois, l’adaptation de l’agriculture est tout aussi primordiale. Comme mis en exergue par la FAO, elle figure au premier rang des priorités des contributions déjà prévues déterminées au niveau national (INDCs) d’une large majorité de pays, a affirmé Son Altesse Royale.
L’année 2015, a rappelé SAR la Princesse Lalla Hasnaa, a constitué un tournant historique avec l’adoption de trois accords majeurs, le plan d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, l’agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable et l’Accord de Paris sur le climat.
Ces trois accords remettent le développement durable, équitable et solidaire au cœur des priorités et des enjeux internationaux. Tout en soulignant l’urgence d’une action collective, ils prônent une approche globale, intégrée et inclusive, qui prend en compte la finitude des ressources naturelles et l’exigence d’une double solidarité, intra‑générationnelle et intergénérationnelle, a ajouté Son Altesse Royale.
SAR la Princesse Lalla Hasnaa a souligné, à cet égard, que le Royaume du Maroc, en s’inscrivant résolument dans cette dynamique, a choisi de faire de la COP 22, qu’il accueillera en novembre prochain à Marrakech, la COP de l’action et de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
La Présidence marocaine veillera à maintenir l’esprit de mobilisation qui a prévalu à Paris, au niveau de l’accroissement des financements dédiés au climat, du développement de l’expertise et du transfert des technologies. Elle mettra tout particulièrement l’accent sur l’adaptation, prioritairement des pays du sud et des petits états insulaires, a affirmé Son Altesse Royale, rappelant que SM le Roi Mohammed VI avait souligné que le pari de la COP22 sera aussi «d’y faire entendre la voix d’une Afrique unie, forte, mobilisée et, en définitive, écoutée et entendue».
La sécurité alimentaire, a poursuivi Son Altesse Royale, est un axe central du développement en Afrique, qui possède 60% des terres arables non cultivées dans le monde. En agissant aussi bien sur l'adaptation que sur l'atténuation, l'agriculture africaine fera partie de la solution aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire globale, a estimé Son Altesse Royale, notant que dans ce contexte, le Maroc lance une initiative pour l'Afrique, qui s'inscrit dans la continuité de récentes mobilisations en faveur de l'agriculture africaine, notamment la Déclaration d'Abidjan en faveur d'un développement agricole résilient en Afrique.
L'initiative marocaine pour « l'Adaptation de l'Agriculture Africaine » ou « Triple A » est un appel à l'action, a souligné SAR la Princesse Lalla Hasnaa, ajoutant qu’elle a pour objectif de faire de l'Adaptation de l'Agriculture Africaine l'une des priorités de l'agenda de la COP22. Sa force réside dans le lien qu’elle tisse entre les sphères du climat et celles de l'aide au développement, traitées auparavant séparément.
Le « Triple A » vise d’une part, à renforcer les financements dédiés à l’adaptation de l’agriculture africaine et d’autre part, à accélérer la mise en œuvre de projets opérationnels spécifiques et prioritaires en faveur de la sécurité alimentaire, a expliqué Son Altesse Royale.
Et d’ajouter que « le destin de notre planète est encore entre nos mains. Il ne doit pas nous échapper. Il n’est pas trop tard pour agir afin de réduire les impacts du dérèglement climatique sur nos agricultures ».
SAR la Princesse Lalla Hasnaa a, dans ce contexte, averti que «si nous ne faisons rien pour lutter contre ses répercussions sur la sécurité alimentaire et celle de l’eau, les acquis obtenus ces dernières décennies en matière de développement seront remis en cause et empêcheront toute progression », soulignant qu’ « Il nous appartient donc, tous ensemble, de veiller à entreprendre rapidement toutes les mesures qui assureront un développement respectueux et harmonieux des besoins de l’Homme et ceux de sa planète ».
Auparavant, le Directeur général de la FAO, M. Jose Graziano da Silva, et le Président du Conseil italien, M. Matteo Renzi, se sont félicités de la présence de SAR la Princesse Lalla Hasnaa qui «vient témoigner de l’engagement du Maroc en faveur du climat».
Ils ont également salué les efforts déployés par le Royaume en vue de la réussite de la COP22, soulignant que «Paris n’était que le début d’un processus et la prochaine conférence de Marrakech nous incitera sûrement à faire encore davantage».