Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a donné le ton en prévenant de l’arrivée d’une « vague épidémique » du coronavirus "extrêmement élevée". La France affronte une crise qui va s’installer dans la durée et il "va falloir tenir", car "la situation va être difficile pendant les jours qui viennent", avait affirmé le chef du gouvernement.
Sur le qui-vive, les structures hospitalières de l’Hexagone, particulièrement dans les régions les plus touchées, redoublent d’efforts et de vigilance pour se préparer à un afflux massif de patients prévu courant la semaine.
De leur côté, les autorités sanitaires se sont mobilisées pour augmenter le nombre de lits pour accueillir les patients, face à la déferlante qui arrive.
Dimanche, plus de 4.600 personnes atteintes du Covid-19 étaient admises en réanimation en France. Un chiffre appelé à augmenter encore plus, étant donné que la France n’a pas encore atteint le pic des contaminations mais devrait le faire dans les jours à venir.
Pour faire face à cette situation inédite, les autorités sanitaires ont augmenté, dans l’urgence, la capacité globale d’accueil. Alors qu’elle n’était que de près de 6.000 au début de l’épidémie, cette capacité va être portée à 15.000 lits, selon le Directeur général de la Santé Jerôme Salomon.
En Île-de-France l’une des régions les plus touchées, la capacité des lits a été augmentée progressivement par l’Agence régionale de santé pour atteindre les 2000 lits de réanimation.
Le gouvernement s’est également attelé à une politique de désencombrement des hôpitaux sous pression en procédant à l’évacuation de patients gravement atteint vers d’autres structures moins sollicitées dans les différentes régions du pays ou carrément vers des pays frontaliers comme l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg. Une politique qui commence à donner ses fruits.
Ainsi, des hélicoptères de l'armée française ont acheminé des malades du Covid-19 vers le sud-ouest de l'Allemagne, et des TGV médicalisés ont évacué des patients vers la Nouvelle-Aquitaine. L’opération s'est encore accélérée en ce début de semaine avec les évacuations de malades du coronavirus depuis le Grand Est.
Le corps médical, qui n’avaient cessé de tirer la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois sur la crise que traverse l’hôpital public de France (urgences saturées, manque de lits et de matériel, personnel réduit et sous pression continue…), est lui sous le feu de la rampe ces derniers jours. Un hommage lui est même réservé chaque soir par les Français qui se font un honneur d'accourir devant leurs fenêtres ou balcons pour exprimer aux médecins et à l'ensemble du corps soignant, leur reconnaissance et leur gratitude en cette conjoncture de « guerre » inédite contre un « ennemi invisible ».
Même si elle était connue de tous, l’importance des hôpitaux et du personnel médical a été dévoilée au grand jour par cette pandémie. Et les appels à réhabiliter l’hôpital public fusent de partout en France, aussi bien de la classe politique de la droite comme de la gauche, que des citoyens lambda.
Une situation qui a poussé le président Emmanuel Macron a promettre la mise en place d’un "plan massif d'investissement et de revalorisation pour l'hôpital" public, à l’issue de cette crise sanitaire qui nécessite pour le moment "l'union sacrée" des Français.
"L’engagement que je prends ce soir (...) c’est qu’à l’issue de cette crise, un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières médicales, sera construit pour notre hôpital", a affirmé le chef de l’Etat dans une allocution télévisée depuis Mulhouse, l’une des régions les plus touchées par le Covid-19, où il a visité un hôpital de campagne de l’armée installé dans l'urgence pour accueillir des malades du coronavirus.
En attendant l’issue de cette crise sanitaire, Emmanuel Macron a également annoncé la majoration des heures supplémentaires et l'octroi d'une prime exceptionnelle pour le personnel soignant. Le chef de l'Etat français, qui a tenu à rendre hommage au personnel médical qui se trouve en première ligne dans le combat contre la pandémie, n’a pas manqué de saluer la mémoire des soignants qui ont "payé de leur vie leur engagement".
D'ailleurs, une proposition de loi en vue d’attribuer la légion d'honneur à titre posthume aux soignants morts du coronavirus vient d'être déposée par des députés. Un signe d’hommage et de reconnaissance de la France envers ces soldats de l’ombre!